L'histoire :
Marie pleurait sur les pieds de Jésus revient sur 10 passages de la Bible évoquant la prostitution et l’obéissance religieuse :
Abel et Caïn
Adam enseigne à ses fils Abel et Caïn comment cultiver la terre, en semant des graines dans les sillons. L’âge venant, Abel se pose des questions sur ce choix familial. Labourer, semer, arroser, récolter, c’est beaucoup de travail. Il a remarqué que les lions ne mangent pas les fruits de la terre mais d’autres animaux. Pour quoi ne pas faire comme les lions, d’autant plus que quand la récolte est mauvaise, il n’y a rien à manger. Adam, le père d’Abel, le désapprouve. Yahweh les a punis dans le jardin d’Eden quand ils lui ont désobéi. Ils ont été bannis du jardin d’Eden. Yahwé leur a alors enseigné comment mener leurs vies, en ne mangeant que ce qui pousse du sol. Il ne les a pas autorisés à manger des animaux. En cachette, Abel tue un mouton et le mange. Il se sent plus fort. Caïn découvre le pot aux roses et en informe son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière l’étrange titre Marie pleurait sur les pieds de Jésus, se cache une histoire très particulière. La genèse de cet ouvrage commence en 1987 quand Chester Brown lit The Illegitimacy of Jesus de Jane Schaberg. Elle y évoque la décision de Matthieu d’inclure Tamar, Rahab, Ruth, Bethsabée et Marie dans la généalogie de son évangile. Bethsabée avait été violée ou séduite, les autres avaient des comportements réprouvés par la morale et notamment Marie la mère de Jésus qui selon certains étaient une prostituée. Bizarre pour un livre qui est la fondation d’une religion qui prône dans la partie exégétique au moins, la pruderie, l’abstinence avant le mariage… C’est justement ce qui séduit Chester Brown dans l’écriture très documentée de cet ouvrage comme le montre les annexes (nombreuses sources bibliques, notes de recherche) presque aussi volumineuses que la partie bande dessinée. L’angle d’attaque de sa narration est d’utiliser les textes bruts sans aucun artifice, en toute objectivité afin de ne pas le polluer par son opinion. Son dessin, qui accompagne ses dires, est du même acabit : ligne claire, décors simples, des personnages réduits à l’essentiel. Dieu est toujours représenté de dos (on ne voit pas son visage), afin que l’on se focalise sur l’essentiel le récit tel qu’il est. Un excellent livre à placer à côté de L’arabe du futur et Stupor Mundi, qui offre une vision moderne sur un texte écrit pendant la Nuit des temps et qui a bâti une partie des fondements de nos sociétés occidentales.