L'histoire :
Quand les routes sont remplies de voiture, on a l'impression qu'on ne va jamais arriver. Rien de tel qu'un petit arrêt sur une ère d'autoroute pour faire souffler la famille. Surtout que les deux enfants n'en peuvent plus. Quelques heures plus tard, après s'être endormis, ils arrivent enfin à Kingdom Fields, sous un grand rayon de soleil. « Vous êtes arrivés à destination ». Le bungalow sur la côte anglaise est tout confort avec des chambres, cuisine, salon... Après une nuit de sommeil, un nouveau jour commence. Andy n'est pas dépaysé avec son ordinateur et les jeux vidéos, même si le réseau pourrait être meilleur. A un moment, il décide d'aller voir dehors ce que la nature a à offrir. La mère profitent d'un rayon de soleil pour faire découvrir à sa fille la fameuse grotte des sirènes de son enfance. Le soir, ils se retrouvent tout simplement. « – Alors c'était bien ton expédition ? – Ouais ». Les choses à faire manquent, alors on cultive l'ennui dans la simplicité. Enfin, le jour J arrive, pour un retour à la normal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès la première page, nous franchissons une frontière dans un univers graphique atypique. Une grande route rouge sur laquelle circulent quelques véhicules. On pourrait croire un fait ordinaire, sans intérêt. Mais les couleurs sont claires, pâles, avec des formes arrondies. Puis on tourne les pages et une autre structure s'illustre. Des petits rectangles façon gaufrier, qui nous montrent un autre paysage et accordent une morne dynamique tout en alternant avec des panoramiques et des pleines pages. Jon McNaught insuffle une focale particulière aux détails et aux oiseaux. On comprend assez vite que nous allons suivre le périple d'une famille qui doit rencontrer l'humain, loin des réseaux sociaux et de la vie moderne urbaine. L'approche est originale et intrigante. Les teintes des aplats de couleurs changent selon le lieu. Dans la grotte, le bleu se dévoile et à l'extérieur, c'est plutôt le orange. En fond, un gris contraste avec le pourtour noir des formes. Les choix graphiques intriguent et fascinent à chaque page. McNaught n'hésite d'ailleurs pas à jouer avec ces codes. Par exemple avec la pluie, où tout devient géométrique. Ce jeu intelligemment mené sait surprendre et séduire. On suit le rythme lent et contemplative de cette histoire non spectaculaire sans jamais s'ennuyer.