L'histoire :
Cela fait des années que Trick et Kyle sont amis. Tous les deux sont nés à 7 minutes d'intervalles, sont fans de football et ont longtemps eu l'espoir d'intégrer l'équipe du lycée. Malheureusement pour Trick, une leucémie a changé sa vie et depuis, son état de santé navigue entre rémission et rechute. Leur amitié n'en a pas pour autant changé. À la fin d'une longue journée, Kyle et Trick évoquent leurs problèmes dans un stade vide. Alors que le premier doit rentrer, le second prend quelques secondes pour se poser. Soudain, un être se jette sur lui et se ravit de pouvoir goûter son sang après tant d'années à se reposer. Il s'agit d'un vampire, pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de Sturge, l'un des princes d'une des grandes familles. Alors qu'il plante ses crocs dans Trick, il a une réaction de rejet. Le sang de l'adolescent est pollué par les soins liés à la chimio et le fait souffrir !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Personnages stylisés ou sanguinaires reviennent souvent dans l'imaginaire collectif lorsque l'on évoque les vampires. Désirant revisiter le genre sans pour autant tomber dans un classicisme attendu, le scénariste Jonathan Maberry s'empare de cette thématique avec un certain panache. Tout d'abord, il y a le choix de son héros principal. Trick est un lycéen chétif et malade, il souffre d'une leucémie qui lui a fait quitter les terrains de football. Loin d'être la figure habituelle, ce protagoniste est vite accompagné de Lolly, une strip danseuse qui est attiré par le mythe vampirique. Ce tandem fonctionne bien et va explorer des recoins lugubres et malsains de la société humaine. Entre la traque d'un mythe et la menace d'un ennemi sourd, nos héros plongent tout droit dans un enfer dont ils n'ont aucune certitude de sortir en vie. Jonathan Maberry étonne vraiment par la qualité de sa narration. Après une mise en place extrêmement efficace, son récit nous emmène facilement jusqu'au dénouement final. Si tout n'est pas parfait, on notera de légères baisses de rythme dans la seconde partie de l'ouvrage, Bad Blood est un vrai bon album de genre, à qui la maîtrise et l'approche permettent de sortir du lot. Les dessins de Tyler Crook y participent aussi. L'artiste que l'on a découvert sur B.P.R.D. poursuit son ascension et s'inscrit progressivement comme un dessinateur talentueux et au style personnel. Sortez les gousses d'ail et les crucifix, les vampires sont de sortie avec ce Bad Blood très réussi.
