L'histoire :
Shrewsbury, Royaume-Uni, sur un champ de courses de lévriers. Les parieurs s'amusent et la tension monte alors que le dernier tour s'annonce. Dans la foule, un vieil homme est tamponné par un type tiré à quatre épingles et qui doit bien lui rendre 50 ans d'âge. Le jeune dandy s'excuse aussitôt et invite son aîné à ne pas oublier de ramasser son ticket, tombé par terre pendant la bousculade. Mais qu'elle n'est pas la surprise du vieux croulant quand il s'aperçoit que la mise n'est pas la sienne ! Au même moment, la course s'achève et son ticket est gagnant à mille contre un ! L'ancêtre est loin de se douter que tout cela n'a rien du hasard et qu'il vient de croiser un redoutable tueur pro. Ce dernier quitte les lieux sur une rutilante moto, quand il est pris en chasse par un Hummer. Il doit faire des embardées pour éviter la pluie de balles qui s'abat sur lui, avant d'être percuté par le véhicule aux vitres blindées. Le squad de tueurs qui en a après lui perd quelques éléments rapidement mais son leader finit par maîtriser la cible. Il passe dans son dos et l'immobilise, sort un scalpel, le chambre gentiment et lui découpe savamment le nez...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A peine Walkind Dead et Invincible finis, les fans de Robert Kirkman trouvent de quoi se requinquer le moral en continuant à se régaler des histoires que le prolifique scénariste continue à élaborer. Bien sûr, Oblivion Song et Outcast restent en cours, mais avec ce premier opus de Die ! Die ! Die !, les lecteurs vont aussi constater que le père Robert ne s'interdit aucun registre. Une agence gouvernementale secrète tenue par des politiques complètement timbrés, des tueurs qui alignent la viande froide comme un hooligan anglais enquille les bières, vous me direz, ça sent le réchauffé ? Détrompez-vous : on peut parler 1000 fois du même thème, l'important c'est la manière dont on le fait. Et cette manière, avec ces huit premiers chapitres, est tout simplement jouissive. Scott M. Gimple vient prêter main-forte à l'écriture et son domaine de prédilection, la production de série TV, est aussi certainement le grain qui amène un spectacle permanent doublé d'un humour outrancier. Ça pisse le sang à tout va, les personnages sont plus barrés les uns que les autres, ça transpire la satire politique et c'est simple : il est impossible de lâcher le bouquin une fois qu'il est entamé. Chris Burnam assure le visuel en donnant à chaque personnage des caractéristiques physiques marquées, sans parler du fait qu'il dessine excellemment les petits bouts de corps éparpillés ! Une dernière remarque : on parierait cher que cet album soit adoubé par Garth Ennis, tant sa réalisation fait penser, pour le côté sanglant, à Crossed et pour le côté «justiciers-bouchers qui bossent pour des élus complètement givrés» à The Boys. avec le sénateur Barnaby Smith qui ne peut être qu'un hommage à La Légende de la série de l'irlandais. Voilà, vous êtres avertis : chochottes s'abstenir. Et fans de l'outrancier, foncez !