L'histoire :
Tout commence en 2218, lorsque pour le compte de la corporation Mappo, le professeur Nikken se met en tête d'effectuer des recherches génétiques interdites jusque là. Après diverses combinaisons entre les ADN d'humains et d'animaux, il parvient à fabriquer une nouvelle espèce, des créatures contre nature qui posséderaient l'intelligence humaine et la puissance animale. Des années durant, la Mappo leur fait enseigner l'art de la guerre et l'obéissance, écartant d'office tous les sentiments. En 2225, l'Alliance Centre Africaine passe des accords avec la corporation et se dote d'une puissance de frappe colossale avec cette nouvelle génération de combattants. Plus tard, en 2239, l'Europe pâtit d'un virus, le FCN, qui condamne sa population. Les rares survivants s'en sortent comme ils peuvent, l'Europe servant dorénavant de champ de bataille au conflit africano-chinois...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Richard Starkings est connu des lecteurs de comics pour être l'un des lettreurs les plus usités de la profession. Nonobstant, celui-ci a nourri pendant des années l'envie de créer sa propre série et il l'a présenté aux mastodontes Marvel et D.C. Comics sans succès. Heureusement, par l’intermédiaire d'Image comics, il a pu mener son projet à bout et créer en préambule Hip Flask. Cette série était prévue en 5 romans graphiques, illustrés par Jose Ladrönn. Or devant les délais extrêmement longs du dessinateur mexicain (seulement 4 albums sortis depuis 2002), Starkings a créé Elephantmen, une autre saga, pour étoffer son univers. Grâce à Delcourt, les lecteurs découvriront ces multiples récits de façon chronologique dans un premier tome nommé Jouets de guerre. En reprenant astucieusement quelques planches du premier volet d'Hip Flask, on assiste à la création de ces êtres mi-hommes mi-animaux, des créatures dénuées de sentiments qui n'ont qu'un objectif : remporter la guerre qu'ils mènent. Cette mise en bouche introduit progressivement les éléments permettant de mieux comprendre comment ce monde est devenu aussi violent. Au travers du destin d'Yvette, la petite française de l'histoire, on suit la destinée tragique des humains encore en vie, coincés entre des Mappo (nom des créatures) et les troupes chinoises. L'univers développé est sombre et violent et profite de dessins de bonne qualité, dans l'ensemble. Jose Ladrönn n'est présent que sur quelques pages, présentes dans le premier Hip Flask. Moritat et Axel Medellin se chargent de la grande partie de Jouets de guerre. Leur trait ne peut atteindre le niveau d'excellence de Ladrönn. Entre le trait pastel de Medellin et le côté rude de Moritat, le visuel d'Elephantmen ne démérite pas. Voici des débuts engageants donc...