L'histoire :
Joe Matt n'est pas des plus sympathiques. Etre son ami est parfois difficile. Seth en fait les frais, lorsque tous deux se rendent à la bibliothèque. Joe y trouve en effet dans les rayonnages une bande dessinée que son collègue dessinateur recherche depuis longtemps. Malgré les suppliques de Seth, Matt n'en a que faire et le paie fissa. Il espère le revendre à son ami dans quelques jours avec une énorme plus-value ! Leurs achats terminés, tous deux rentrent tranquillement en échangeant quelques souvenirs. Joe annonce aussi avoir un rendez-vous le soir même. Seth, curieux, s'interroge sur celle qui a bien voulu accepter de passer la soirée avec ce pauvre type… Il apprend qu'il s'agit d'un homme. Il pense immédiatement à Mario, le correspondant officiel de Joe en matière de films pornographiques. C'est dans un café que le dessinateur retrouve effectivement Mario et celui-ci est bien évidemment venu les mains pleines de nouvelles vidéos !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le lancement de la collection Outsider chez Delcourt, les amateurs de comics « indé » sont aux anges avec enfin un accès aux dernières productions d'artistes majeurs, comme Seth ou Jason Lutes. L'un des autres grands noms est sans doute Joe Matt, qui se raconte au travers de plusieurs ouvrages comme Le pauvre type et aujourd'hui Epuisé. Notons qu’il est originellement publié au Canada sous le nom de Spent, dans le cadre de sa série Peepshow. Les lecteurs retrouveront ici avec plaisir les dernières bassesses quotidiennes de ce héros pathétique au possible. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Joe Matt, il est nécessaire de brosser son caractère à l’aide de quelques qualificatifs non exhaustifs : radin, fainéant, pornographe, menteur, sournois… Dans Epuisé, son addiction aux films pornographiques (avec des critères très spécifiques) choquera les âmes prudes, mais c’en est presque la ligne narrative, jouissivement décalée. Dans cet album, Matt évoque de nouveau son intimité sans retenue ! Les nombreuses séquences d’onanisme sont dépeintes avec un trait assez simple et jamais « sale ». Dans la lignée de ses précédents ouvrages, ce nouvel opus autobiographique, atypique, plaira aux amateurs des récits d'Harvey Pekar, de ceux qui mettent le quotidien « en valeur »…