L'histoire :
Devant une mine désaffectée, un type se dote d'un véritable arsenal de guerre. Gilet pare-balles, casque, gants, genouillères. D'une main, il tient une tronçonneuse. De l'autre, une batte sertie de dizaines de clous de 15 cms de long. Sa combinaison abrite un lance grenades et plus de 20 munitions. Dans son dos, un fusil automatique et sur son ventre, son harnais accueille une dizaine de cartouchières. Au bas mot, il doit avoir 40 kilos de matériel sur lui. Ça fait des dizaines d'années qu'il fait le sale boulot mais il a décidé que tout doit finir. Il sait mieux que quiconque qu'il risque sa peau, d'où son équipement. Et franchement, il va entrer dans la mine avec peu d'espoir d'en ressortir vivant. C'est malheureusement ce qui va lui arriver... Alors le lendemain, un de ses potes se pointe en Pennsylvanie pour annoncer à sa fille son décès. Elle, c'est le leader d'un gang féminin de bikeuses. Elle va certes enterrer son père, enfin, l'homme qui l'a élevée comme sa propre fille, mais elle sait aussi qu'en revenant à Grendel, dans le Kentucky, il va y avoir du grabuge...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeff McComsey écrit et dessine des comics. Et si on devait donner la parole à un des personnages qu'on croise dans Grendel, Kentucky, il est sûr et certain qu'il vous dirait que c'est un putain de comics ! Bon, avec ça vous n'êtes pas plus avancés, on vous dira donc que l'idée de l'auteur a été de réinterpréter la légende mythique de Beowulf, car bien sûr, le titre ne doit rien au hasard. Et ce qu'il voulait faire, c'est un polar «country noir». Une sale histoire qui se passe loin des villes, en pleine cambrousse US. Pour autant, ce ne sont pas les rednecks qui ont la vedette, mais un gang qui détient le marché de la marie-jeanne et des bikers qui vont y débarquer pour se venger et éradiquer le monstre avec lequel le bled deale depuis deux générations. Si vous êtes fans de polar (ou de thriller), de fantastique et d'horreur, vous serez servis parce que ce one-shot embrasse ces genres avec habileté et il a le mérite de proposer un mix équilibré. La mini-série a été éditée par AWA, qui propose des récits se démarquant du mainstream et il n'est pas étonnant que Grendel figure à son catalogue. C'est dur, poisseux, nerveux et violent. Mais la claque, c'est surtout l'incroyable story-telling de Tommy Lee Edwards, qui ne s'attache pas spécialement à «faire du beau», mais dont les planches véhiculent une atmosphère étouffante et impriment un rythme lancinant, avant d'offrir de véritables déflagrations qui illustrent à la perfection la guérilla qui va mettre à feu et à sang ce bled. Inutile d'insister plus sur la qualité de cette mini-série : si vous aimez être scotchés en même tant que remués, prenez la route de Grendel et accrochez-vous, le voyage ne sera pas de tout repos...