L'histoire :
Chester Brown, adolescent brillant mais un peu gauche, fait l'apprentissage des relations amoureuses. Il ne sait pas ce qu’aimer signifie et il ne cherche pas trop à le savoir. Au collège, Chester fait aussi l’objet de nombreuses moqueries de la part de ses camarades. Bouc émissaire idéal, Chester se distingue des autres collégiens par deux aspects : il est plutôt beau gosse et ne jure jamais. Raisons pour lesquelles ses camarades cherchent constamment à lui faire prononcer les mots les plus utilisés dans le royaume des jeunes… Bref, Chester se sent étranger à cet univers potache et bien lourd. Il vit une adolescence à la fois simple et tourmentée, au milieu de sa famille et de ses amis. En secret, la frêle Connie est amoureuse de Chester. Notre adolescent s’en rend bien compte, mais lui préfère d’abord Carrie, la sœur de Connie, puis Sky, la fille à la poitrine protubérante. Chester éprouve alors les pires difficultés à lui communiquer ses sentiments…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’issue d’une lecture, avouons-le plutôt lassante, il se dégage de ce roman autobiographique un sentiment de profonde déception. Chester Brown tente ici de créer un univers intimiste dans lequel tout lecteur pourrait s’identifier à son personnage principal, c’est-à-dire lui-même, dans le difficile passage à l’âge adulte. Alors oui, tout lecteur a été un jour (ou est) un adolescent, plus ou moins aimé ; mais tous les lecteurs n’ont pas été de bons dessinateurs et surtout, tous n’ont pas tous été aussi beaux et populaires auprès des filles que l’auteur le laisse paraître. Alors oui, tout jeune adolescent a probablement eu des difficultés à communiquer ses sentiments et à parler avec ses parents. Oui, tout lecteur a dû ressentir un jour de la frustration par impossibilité de s’exprimer clairement. Oui mais voilà, l’auteur ne va jamais plus loin et le propos, convenu du début à la fin, en plus d'être nombriliste, est teinté d’une vraie/fausse subjectivité, désarmant tout lecteur désireux d’être emporté par un récit introspectif. Côté graphisme, le trait de Brown se révèle minimaliste et ne dépasse jamais cet horizon. L’ensemble en devient froid et le ton hyper distancié, très neutre, empêche alors une véritable adhésion de la part du lecteur. Dans le même registre, il faut bien le reconnaître, un auteur tel que Dan Clowes (Eightball) développe un univers autrement plus fort et plus intéressant. Bref, l’ensemble se révèle bien décevant et ennuyeux. Dispensable.