L'histoire :
Dans un temps qu'on ne peut situer, le Pendragon, vaisseau spatial à l'allure majestueuse, entre dans l'orbite planétaire. À son bord, une famille constituée du commandant de bord, de sa femme et de leur fils âgé d'une dizaine d'années. Ils parlent le Templier et s'apprêtent à gagner la capsule de survie. Une fois leur vaisseau quitté, ils vont gagner cette terre rouge, promesse d'une vie meilleure mais avant cela, la charge nucléaire qu'abrite le Pendragon anéantira l'immense créature en forme de méduse qui envahit le ciel de cette planète... L'explosion embrase alors l'atmosphère et un tigre aux dents de sabre se souvient encore du spectacle inquiétant auquel il assista ce jour-là, tout comme il se souvient, quelques années plus tard, de la femme qui confia à sa meute une petite fille surnommée «messager de l'ailleurs» ou encore «l'autre chose». Elle apprit à chasser, à combattre, à trouver la pitance comme le font les tigres aux dents de sabre. À saigner et à porter le deuil aussi. Chaque année, Avalon repartait une saison parmi les hommes pour apprendre également à devenir une des leurs. Et elle revenait en sentant bizarre, à chaque fois plus versée dans les voies tortueuses des hommes, même si rares d'entre-eux peuvent se montrer bons. Avalon, enfant des étoiles et fille des montagnes et des forêts, doit désormais affronter son destin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gabriel Rodriguez est un dessinateur chilien dont le talent a été révélé par l'excellente série Locke & Key, qu'il cocréa avec Joe Hill au début des années 2010. L’épée sacrée est le premier récit qu'il écrit et il nous laisse un sentiment très mitigé. En surfant sur l'heroic-fantasy et la SF, en reprenant des thèmes qui renvoient au mythe de l’Épée et du Graal et des éléments qui font furieusement penser à Mad Max, on a du mal à retrouver ses petits. En fait, si l'idée principale est d'une grande simplicité - une héroïne va repousser une invasion alien - on a le sentiment que l'auteur ajoute beaucoup d'action pour essayer de donner une épaisseur, mais le procédé est tellement convenu que l'ennui nous envahit encore plus vite que ces E.T en question ne veulent prendre la main sur le monde protégé par Avalon. Ajoutez un scénario linéaire mais qui réussit l'exploit d'être décousu et vous trouverez un tensiomètre plat. Côté dialogues, c'est bavard, ce qui ne fait qu'alourdir le rythme. Et si l'ensemble se veut épique, il s'avère finalement plutôt lourdingue, la faute aussi à une accumulation de clichés qui finissent par faire «catalogue de références». Alors, reste le dessin, de bonne facture, qui réserve même quelques planches qui relèvent d'un héritage direct de Moebius et qui renvoient aussi (plus souvent) à P. Craig Russell, mais c'est une bien petite consolante, d'autant plus que les couleurs de Lovern Kindziersky, sans être scandaleuses, n’amènent pas non plus grand chose de flamboyant. Voilà, vous l'avez compris : on est un peu déçus par ce titre, pas fondamentalement mauvais, mais qui souffre de trop de défauts à nos yeux pour qu'on vous le conseille franchement.