L'histoire :
Dans le désert californien, à 75 km de Calexico, par une nuit de pleine lune, une voiture longe la route qui borde un cimetière. A son bord, Forest Inmann et son fils de 13 ans, Orson. Le père a rendez-vous dans un hospice. Il se fait passer pour un représentant d'une mutuelle chargé de contrôler le niveau de soins amenés à un résident. En réalité cela fait des années qu'il enquête sur la vie et l’œuvre de T.F. Merrit et il a l'intime conviction que le vieillard presque grabataire, admis ici sous le nom de Charles Patrick, n'est autre que l'homme qu'il recherche et qu'il considère comme l'auteur d'un chef d’œuvre du cinéma d'horreur et d'après guerre : La Nuit de la Goule. Un film qui aurait pu être le plus grand film d'horreur de tous les temps s'il n'avait pas été détruit dans l'incendie du studio avant sa sortie en 1956 et dont il a retrouvé la bobine originale. Le vieillard, branché sous oxygène, commence par nier mais face aux preuves que lui amène son visiteur, il entame alors une inquiétante confession car son film recèle un secret abominable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scott Snyder signe avec ce récit paru chez Dark House un hommage aux films d'horreur de la fin des années 50. C'est le temps de grands classiques du genre, comme Godzilla, de l'Etrange créature des Marais, du Chien des Baskerville ou encore de quelques Frankenstein... Et en tant que scénariste, il s'amuse également à nous livrer une histoire qui évoque un Lovecraft revisité. Alors c'est clair, ce comic book plaira aux fans du genre. L'avantage, c'est qu'il est découpé de façon très classique, avec des scènes qui alternent systématiquement entre déroulé de l'action et flashbacks qui nous font remonter aux sources de l'énigme. L’inconvénient, c'est que tout est assez prévisible et que quelques petites longueurs (168 pages quand un bon quart aurait pu être « économisé ») et surtout de grosses ficelles viennent se cumuler. On ne s'en est jamais caché auprès de vous, on trouve aussi que cet auteur peine à délivrer des fins convaincantes, pour ne pas dire qu'il les rate trop souvent. Et bien sûr, ici le twist de fin se voit gros comme la gueule ouverte de cette goule. Malgré tout, ce genre de comics n'a pas d'autre prétention que de divertir et le boulot de Francesco Francavilla le permet, car son graphisme, simple et efficace, en particulier les flashbacks en noir et blanc qui épousent une ligne rétro collant parfaitement aux années 50, ses planches au découpage parfait, amènent un vrai plaisir de lecture. Voilà donc un comics qui fait le taf, sans pour autant nous retourner... dans nos tombes !!!