L'histoire :
Depuis un certain temps, Megan McKeenan erre de ville en ville à travers le pays. Cette fois-ci, elle se trouve à Portland, dans l’Oregon, avec son petit ami du moment. Tous deux discutent dans la voiture de Megan. Le jeune homme est visiblement en manque et souhaite obtenir de la diamorphine de la pharmacie devant laquelle ils se sont garés. Megan imagine alors plusieurs possibilités à ce qui pourrait arriver. La première d’entre elle est qu’elle aille, l’ordonnance à la main, voir franco la pharmacienne. Le risque est que celle-ci trouve cela louche et qu’elle appelle ses parents. La seconde est qu’au vue de l’écriture quasi-illisible de son petit ami, elle rédige elle-même l’ordonnance… Mais là encore, rien ne change. L’autre solution est qu’elle joue la carte de la victime auprès de la pharmacienne, mais celle-ci pourrait très bien appeler la police. Finalement, Megan opte pour une dernière possibilité. Elle sort du véhicule et dit au jeune homme qu’il peut garder la voiture : elle ne veut pas rester dans cette situation et part en direction de la pharmacienne, pour lui demander tout autre chose…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Local est une des autres œuvres de Brian Wood, déjà connu en France pour sa série DMZ. Ces dernières années, l’auteur a multiplié les projets et les réussites, dont ce Local fait assurément partie. En 12 chapitres, il narre le voyage de Megan McKeenan, dans autant de villes américaines. Au fil de différentes rencontres, la jeune femme essaie tout simplement de trouver un endroit où se poser. Wood installe au fil du récit une explication sur cette épopée autant émotionnelle que spirituelle. Il livre finalement une histoire assez simple, mais pleine d’émotions. De chaque ville, Megan ressort plus forte, mais aussi plus libre, d’une certaine façon. Ryan Kelly, qui illustre l’ensemble avec un trait rappelant parfois Paul Pope (100%), multiplie lui aussi les degrés de lecture et apporte à chaque lieu une sensibilité différente, par le grand soin porté aux décors. Les personnages sont eux aussi parfaitement designés, même si on retrouve une certaine récurrence au niveau des visages. Au travers de ce gros pavé noir et blanc de plus de 300 pages, Wood et Kelly proposent un road trip existentiel intéressant et qui surtout n’ennuie jamais. Un vrai bon moment de lecture.