L'histoire :
En quelques années, les progrès technologiques ont révolutionné notre monde. De simples fantasmes, les super héros sont devenus réalité, mais les criminels ont eux aussi bénéficié de cette avancée. Pire, ils ont réussi à vaincre les justiciers et sont parvenus à avoir pignon sur rue, en créant des sociétés parrainées par l’Etat. Une nuit, à Los Angeles, un type du nom de Vinnie Loomis est poursuivi puis abattu par une jeune femme qui lui reproche de s’être accoquiné avec la plus grosse organisation en place : l’Aggressive Solutions International. (ASI). Cette gente dame se nomme Madame Mirage. Grâce à sa faculté de disparition et de déguisement, elle s’est donné pour but d’éliminer le mal de la surface de la planète. Sa prochaine cible est Roger Maitland, un des conseillers financiers d’ASI qui, s’il ne possède pas de pouvoir, assure la discrétion de la société. Cet homme vient d’ailleurs de détourner 40 millions de dollars et espère « disparaître ». Mais avant cela, il souhaite dîner une dernière fois avec April, une femme qu’il fréquente depuis quelques temps. Pour effacer les traces qui le mènent à lui, Roger a d’ailleurs engagé un tueur pour éliminer April. Mais Madame Mirage veille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les coups du sort ont parfois du bon ! Au moment de la « bulle internet » au début des années 2000, des sites se sont lancés afin de faire du dessin animé en ligne. Paul Dini, qui alterne depuis le début de sa carrière les jobs de producteur d’animé et scénariste de comics, avait alors créé un personnage féminin, Madame Mirage. Faute de temps, son projet commençait à prendre forme au moment où ces mêmes sites fermaient leurs portes. Quelques années plus tard (en 2006), ce personnage ressort de son sketchbook et avec l’aide de Kenneth Rocafort, la série sortit enfin, par le biais du 9e art ! Le concept est simple et détourne habilement l’emballage classique des séries de super héros, à l’instar de l’excellent Small gods (également chez Delcourt). Ce récit de vengeance est bien mené ; les rebondissements interviennent au bon moment et rendent la lecture extrêmement dynamique. Paul Dini confirme une fois de plus sa faculté de se jouer d’un synopsis simple et efficace, pour en faire une histoire passionnante. Petit bémol : certes la fin se suffit à elle-même, mais les auteurs n’ont pas continué la série et l’espoir de voir un éventuel second tome s’amenuise un peu plus chaque jour. Le dynamisme est également de rigueur pour le dessinateur portoricain Kenneth Rocafort. Nous avions déjà découvert son travail sur le 3e tome d’Hunter Killer. Son style s’est depuis lors affirmé, son trait est devenu plus méticuleux, les détails à foison, le tout enrichi par une colorisation judicieuse. Comme à l’accoutumée avec Rocafort, ses personnages féminins sont sublimes, sexy et chic, comme Madame Mirage qui nous fera irrémédiablement penser à la sublime Dita Von Teese. N’hésitez pas : Madame Mirage ce n’est pas juste une illusion…