L'histoire :
Jack traîne son spleen comme une âme en peine. Son groupe a splitté de sa faute, parce que le jour où ils devaient jouer devant un producteur d'un label consacré au Heavy, il ne s'est tout bonnement pas pointé. Il n'a plus de nana non plus. Sa vie de métalleux se rapproche dangereusement de celle d'un punk : c'est no future ! Mais ça c'était avant, il y a environ 15 jours. Tout a changé depuis que Murder Falcon lui est apparu. Comme son nom l'indique, c'est une créature humanoïde à la tête de rapace et dotée d'un bras mécanique surpuissant. Sa mission est de lutter contre les forces maléfiques qui menacent les planètes. Et cette fois, c'est la Terre qui subit des attaques, de plus en nombreuses. Sur notre bon vieux caillou, une seule force peut les anéantir : l'énergie du Métal ! C'est cette force qui alimente Murder Falcon et lui donne ses pouvoirs. Et cette énergie, Jack la détient. Alors qu'il avait rangé sa gratte, Murder Falcon fait que Jack la rebranche, pour livrer bataille. Et mieux encore : il va devoir refonder son groupe, car ses anciens amis détiennent aussi la puissance du Métal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'an dernier, on avait laissé Daniel Warren Johnson sur deux sensations. Avec The Ghost Fleet, il amenait le grand spectacle nécessaire au scénario bien déjanté de Donny Cates et avec Extremity, on découvrait un auteur complet capable d'imaginer un monde riche et suffisamment complexe pour être le théâtre de destins épiques. L'américain confie d'ailleurs dans la rapide postface de Murder Falcon, avec autant de sincérité que de pudeur, que son livre précédent avait été conçu dans une période difficile de sa vie. Murder Falcon marque un break car on y ressent bien la joie qu'il a pris à l'écrire et le dessiner. Il se fait clairement plaisir en inventant des héros improbables, détenteurs de la puissance du métal, seule capable de pulvériser des créatures démoniaques voulant envahir la Terre. Oui mais voilà, la facilité, ça ne débouche pas toujours sur quelque chose de réellement bon. Et c'est donc malheureusement le cas de ce Murder Falcon. On a beau aimer les gros riffs de gratte, la mentalité de ces zicos au look marqué, on aura beau apprécier le grand nombre de clins d’œil à quantité de groupes qui envoient du lourd, passé le pitch et les premières pages, il n'y a plus aucun effet de surprise. Alors c'est sûr, DWJ connaît aussi les ficelles d'un scénario, deux ou trois personnages secondaires pour étoffer l'ensemble, un personnage principal un peu torturé et ça donne une pagination d'environ 200 pages. Le hic, c'est que le procédé narratif est très répétitif : un monstre, hop, on sort la grosse gratte et on balance le son qui tue ! Un autre monstre, hop, on sort la grosse gratte et on balance le son qui tue ! Et la boucle est bouclée, y'a plus qu'à appuyer sur la pédale (feedback) et le tour est joué. Sauf que ça fait un peu sample, tout ça... et excessivement simple. Voilà, on attendait un peu de profondeur de cet album, mais l'auteur a joué la carte du 100% divertissement. Et même si cela se lit vite et bien, il aurait certainement gagné à jouer plus court, il y a des chansons de 5'30 qui tournent en rond au bout de 2'30... Murder Falcon, ça sonne aussi un peu comme ça...