L'histoire :
2056, sous la bulle d'Atlanta. Sur un plateau TV, Lord Baston anime la fameuse émission « Mots de robots ». La machine en accueille une autre, chargée de répondre à la question sur l'obsolescence humaine. Est-ce une bonne chose ? Ce à quoi le robot invité répond tout à fait affirmativement, car tout le monde sait que les humains sont émotifs et incohérents. Et paresseux. Et les robots permettent aux humains d'exercer leur plus grands talent, se détendre... Megan, une jeune femme qui représente les humains, a désormais la parole. On lui demande si ce remplacement a été bénéfique. Elle renvoie la question au robot : « bénéfique pour qui ? ». Megan pense que la révolution robotique et industrielle a asservi l'Humanité. Certes les hommes et les femmes sont libérés des corvées, mais ils sont devenus des animaux de compagnie du moment qu'un robot s'est introduit dans chaque famille, pour aller bosser et la nourrir. Er chaque jour, les humais perdent un peu plus le contrôle de leur vie. Un raisonnement incompris par les machines, qui soulignent que les humains ont changé la planète en patate rôtie, s'obligeant à vivre dans des villes bulles dont ils contrôlent le mélange gazeux nécessaire à ce qu'ils respirent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une série AWA que Delcourt est allée dénichée et c'est une sacrée bonne pioche. Mark Russel ne livre pas cette fois-ci dans la caricature fendante du Retour du Messie mais s'attaque à un récit SF qui, très vite, s'avère captivant. La faute, enfin la qualité, à Mike Deodato Jr, qui signe ici un travail magnifique. On connaissait le talent du Brésilien et il n'est pas surprenant que son visuel très réaliste colle parfaitement à l'ambiance d'un récit particulièrement psychologique. Les couleurs sont signées d'un autre cador, Lee Loughridge et leur diversité, leur profondeur, les effets de lumière viennent en permanence nous faire voyager dans ce futur dystopique où les robots sont partout. Imaginez un monde où 95% des ressources naturelles sont consacrées aux robots et à la domotique. Un monde où il n'est plus nécessaire de travailler. Un monde où chaque famille dispose d'un robot pour qu'il aille travailler et assurer la subsistance des humains. Et quand les robots de seconde génération apparaissent, les Madroides qui ressemblent aux hommes en tous points, avec une puce d'empathie augmentée, les bons vieux tas de ferraille de première génération vont être destinés à la casse. A moins que... C'est avec ce postulat, qu'un Philip K Dick n'aurait pas renié, que le premier volume de la série nous envoûte. Oui, les thèmes sont connus, mais mettre en scène des interactions entre des humains et des machines reste un exercice fascinant quand il est bien réalisé. C'est tout le bien de cette série. Not All Robots, but alright !