L'histoire :
Dans l'orbite saturé d'objets, un satellite doté d'une intelligence autonome communique avec Attis, une autre IA, chargée de collecter des données sur la Terre. La planète n'est plus qu'une vaste étendue désertique mais il subsiste des formes de vies. Attis a besoin de voir un campement, terme qui correspond en réalité à l'endroit où un groupe d'humains survit. Il a détecté qu'ils se sont coupés les oreilles. Peut-être pour pouvoir manger mais cela pose un problème pour la collecte de données. Alors Attis doit à nouveau les marquer, c'est à dire poser sur chaque individu un traceur-marqueur. L'opération est indolore et elle se passe toujours bien puisqu'en échange, Attis distribue une barre protéinée. Les IA ont défini des protocoles très stricts en matière d'interactions avec les humains et Attis commence à inquiéter son binôme artificiel. Il se défend pourtant en affirmant qu'il n'interfère que dans une stricte nécessité. La nuit tombe... Sur le campement en question, il y a une agitation anormale. Un gamin nomade vient de voler une bouteille d'eau. Tous les membres du clan sont furieux et ils promettent au gamin de finir en rôti. Malheureusement pour lui, le premier homme à le pourchasser finit quasiment coupé en deux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ben Stenbeck est connu pour être un collaborateur de Mike Mignola et on avait remarqué son travail sur plusieurs albums de l'univers de Hellboy : Witchfinder, les dossiers secrets (Koshchei), ou encore le très bon Lord Baltimore. Cette fois-ci c'est en auteur complet qu'il nous livre sa mini-série. Libéré des standards du monstre sacré aux cornes coupées, il peut exprimer toute l'amplitude de son talent. Et c'est une démonstration réussie, car Poussière d'Os a bien des qualités. C'est un récit SF post-apo, qui s'inscrit donc dans un genre devenu classique, mais sa particularité est que le héros est un petit sauvageon qui vit à la marge de clans, seules organisations qui permettent la survie sur notre planète devenue un vaste désert. Si on devait extrapoler, ce serait un peu l'antithèse du Petit Prince, dans un décor Mad Maxien. Sauf qu'ici point de poésie, mais la violence et l'art de tuer pour s'en sortir. Ajoutez aussi des IA venues observer les molécules et autres formes de vie et vous avez une dose de mystère et d'étrangeté qui s'ajoute. On ne va pas tout vous dire de cet album, servi par de remarquables dessins dont l'encrage évoque parfois un Geof Darrow, mais dont le dessin épouse une philosophie opposée, celle de ne jamais surcharger la page. Le visuel est donc très réussi et il contribue essentiellement au côté vraiment flippant de ce récit. Alors Poussière d'Os a cet avantage de ne pas traîner en longueur et d'être assez captivant. Il se démarque donc du lot des comics dont il épouse le genre et même si aucune suite n'est prévue, sa qualité nous fait aussi espérer que, peut-être, il y aura-t-il une suite...