L'histoire :
Jack Herriman est un détective privé que sa dernière affaire a bien cabossé. Un gamin de 11 ans qui fait une fugue, des parents qui le contactent et lui donnent suffisamment d'éléments pour qu'il aille vite... mais il n'était pas préparé à retrouver le môme dans une poubelle, overdosé à l'héro. Il rentre chez lui et prend une sacrée rincée tandis qu'il réfléchit au sort de ce gamin lorsqu'une voiture s'arrête à son niveau. Paul Raymonds, un flic qui bossait avec son père et qu'il n'a pas revu depuis des lustres, en descend. Il va lui envoyer un boulot. Une nana dont la soeur a disparu depuis un mois.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bientôt un quart de siècle pour cette série qui a révélé Ed Brubaker aux US. La préface fort sympathique de Bendis nous ramène au début de sa (leur) carrière et il faut donc aborder Scène de crime comme une œuvre de jeunesse, mais déjà pleine de talent. L'écriture est au centre de la narration et relire cette série met aussi en évidence à quel point Ed Brubaker a épuré son style depuis. Côté dessin, celui qui a l'époque a encré le dessin anguleux de Michael Lark est devenu culte et indissociable de l'écrivain. Car cet album se lit désormais au prisme du chemin que les deux comparses ont fait depuis. Scène de crime a ce goût si particulier de l'originel. Il a aussi le gout du polar, la saveur du roman graphique noir. Les personnages de Scène de crime, ce sont les stéréotypes du privé, du client louche, des sales plans et des losers de la classe moyenne américaine. Effectivement, un album qui plaira aux inconditionnels du meilleur duo d'artistes de polar depuis 20 ans et une nouvelle occasion, pour la génération suivante de lecteurs, de les découvrir.