L'histoire :
Les orbites des planètes Ran et Perdita se croisent une fois tous les cinq cycles. Une fenêtre de tir se présente durant quelques jours et c'est l'occasion pour les Ran d'y envoyer leurs vaisseaux. Le voyage n'est pas long, un peu moins d'un mois, mais pour les équipages, c'est cabines exigües et discipline drastique. Chaque équipage est constitué de volontaires car il s'agit d'un aller simple : les vaisseaux sont démantelés pour alimenter les colonies. Les Ran sont pacifiques et ils respectent l'écosystème de Perdita, ainsi que leurs dieux endormis. Mais cette fois-ci, ils vont se heurter à un autre peuple, les Tayan, qui se considèrent comme des conquérants. Pour eux, la supériorité technologique amène celle de leur espèce et ils comptent bien soumettre tous ceux qu'ils rencontrent, si c'est à leur portée. En bonne logique, ils ne tardent pas à agresser les Ran et le fils du leader Tayan mène un raid qui ne se passe pas bien. Une fille Ran, nommée Sonata, lui donne du fil à retordre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait séduit, en installant un monde SF mâtiné de steampunk, dans lequel deux civilisations se confrontaient. Plus exactement, il s'agissait d'une guerre voulue par les Tayan, quand les Ran, quant à eux, aspiraient à vivre en paix avec l'environnement et les peuples des planètes sur lesquelles ils peuvent débarquer. Ce second volume ne déçoit pas. Autant préciser au passage qu'il marque la fin de la série, mais d'une manière qui laisse toute possibilité à ce qu'elle puisse être continuée. La Citadelle délivre donc toutes les clés de compréhension de l'intrigue, qui met en scène la pugnace Sonata et Pau. S'ils sont séparés par le conflit qui dégénère entre leurs deux peuples, un lien surnaturel les relie et on va donc en découvrir la raison. Sonata, avec ce second volume, prend l'envergure d'une vraie fresque, qui, au-delà de l'aventure et de l'action dans un monde à l'exotisme futuriste, épouse le récit mythologique. Les anciens dieux mourants tirent bel et bien les ficelles en coulisse et, logiquement, ils ont aussi un dessein et réservent aux « humains » un sort qu'on va donc découvrir. Le diptyque est donc parfaitement cohérent et tous les éléments de la narration qui étaient volontairement épars dans le premier volume, prennent sens dans celui-ci. Le travail de Brian Haberlin, déjà bluffant, impressionne cette fois-ci, avec des décors époustouflants et des portraits qui donnent moins l'impression d'être figés. Côté couleurs, Geirrod Van Dyke reste constant, autant dire excellent. A noter qu'à la fin du livre, on trouvera deux épisodes hors série dont un prologue (peut-être un galop d'essai pour tester l’accueil du lectorat). Sonata ne révolutionne pas le genre, mais c'est une série qui a le mérite de porter un souffle épique et de bénéficier d'un scénario très correct et d'un visuel soigné.