L'histoire :
A la suite des événements de L'Empire des Ténébres, le dernier clone de Palpatine a été vaincu et l'Empire n'a plus de chef a sa tête. Si un conseil provisoire a bien été monté à la hâte, c'est désormais Carnor Jax qui a la main mise sur ce dernier et qui cherche à s'établir une fois pour toute comme nouvel empereur. Malheureusement, il lui reste à régler un problème de taille : Kir Kanos. Ce garde impérial a découvert le complot de Jax et constitue donc une menace considérable pour celui qui a lancé d'innombrables troupes impériales à sa recherche. Alors que les recherches continuent en vain, une figure masquée arrive sur la planète Phaeda. Après une rixe au cours de laquelle des nombreux soldats de l'Empire trouvent la mort aux mains du mystérieux individu, on découvre l'identité de celui-ci. Il s'agit de Kir Kanos. Il trouve un abri temporaire grâce à un civil nommé Tem Merkon...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des comics que l'on recommande parfois aux fans, uniquement. Et cet Empire Écarlate est de ceux-là. Saga plutôt bien fournie avec ses plus de cinq cent pages, L'Empire Écarlate démarre plutôt bien en nous laissant entrevoir la vendetta sans pitié menée par un Kir Kanos taciturne et déterminé. Le récit prend cependant une tournure délicate en adoptant tous les travers que l'on a pu reprocher à la trilogie pondue par le père Lucas à la fin des années 90, à savoir des personnages sans originalité pataugeant au milieu d'une intrigue politico-commerciale nébuleuse. Si les tenants et aboutissants de l'affaire auraient pu être expédiés rapidement et servir de toile de fond, il n'en est malheureusement rien et le pauvre lecteur devra subir page après page d'exposition pénible. Ajoutez à cela les habituels noms à coucher dehors que trop d'auteurs œuvrant dans l'univers de Star Wars se sentent obligés de caser et de rappeler à chaque occasion et une ambiance de « SF à la papa » (aaaah, les « pisto-lasers ») et vous comprendrez qu'il n'y a pas là de quoi fouetter un wookie. C'est d'autant plus dommage que le récit occupe une place importante dans l'univers étendu, ce qui implique son importance aux yeux des fans. Du côté des illustrations, rien de bien défrisant. Paul Gulacy est un bon artisan mais – c'est peut-être une obsession chez votre serviteur – on ne peut s'empêcher de remarquer qu'ici encore il use et abuse d'artifices pour éviter de dessiner les yeux de ses personnages et que, lorsqu'il y est obligé, ceux-ci ont en général un œil jouant au billard et l'autre comptant les points. Javier Saltares s'en sort honorablement en restant dans la veine de Gulacy tout en donnant un coup de jeune à l'ensemble mais ses visages posent souvent problème, manquant de détails, de netteté. Pour résumer, L'Empire Écarlate est un point important de l'univers étendu mais, du fait de ses longs passages d'exposition et de points scénaristiques trop naïfs (« il est méchant mais, tu comprends, c'est un homme blessé ») risque de rebuter plus d'un néophyte.