L'histoire :
Jefferson Keller était l'agent X-14, un nom de code attribué par l'agence d'espionnage ARC7. Paris lui a été mortelle, en cette année 1973. C'était un agent d'élite et Velvet Templeton apprend sa mort en recevant un coup de fil qui la sort du sommeil au cœur de la nuit. C'est le directeur de l'agence qui l'appelle et la réquisitionne immédiatement en sa qualité de secrétaire. Les circonstances exigent une réunion de crise immédiate et sa présence est requise. Son histoire le justifie aussi car elle a entretenu une relation amoureuse avec le défunt. L'atmosphère est particulièrement tendue. C'est toujours le cas quand un espion est effacé mais là, les quelques membres conviés et triés sur le volet accusent le coup : le directeur penche vers une trahison. Il envisage sérieusement qu'une taupe se soit chargée de neutraliser X-14. Velvet démarre son enquête de façon on ne peut plus classique : en reconstituant l'emploi du temps de la victime. Très vite, elle remarque qu'une journée semble avoir été éclipsée de son emploi du temps mais elle n'a pas le temps de réunir plus d'éléments qu'un suspect est désigné par l'agence. Il s'agit de Lancaster, un agent retiré des activités. Velvet le connaît aussi et elle ne croit pas qu'il soit coupable. Elle se rend dans une de ses planques et y trouve son cadavre, mais cela fait à peine quelques minutes qu'elle est sur place qu'une équipe de tueurs appartenant à l'agence enfonce la porte et la prend pour cible. Velvet est piégée, mais elle a de la ressource, car elle aussi a été agent de terrain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ni Ed Brubaker ni Steve Epting ne sont à présenter et les fans de comics eurent la joie en 2014 de revoir le tandem qui anima avec brio Cap' America réuni une nouvelle fois, cette fois-ci pour une série qui n'a rien à envier à un James Bond. Un Bond féminin, qui épouse au passage les traits de l'épouse du dessinateur ! Mais ça, c'est pour l'anecdote. Voici donc réunis les trois volumes de l'édition initiale, pour un polar à ranger parmi les classiques. Car il y a tout ce qui en fait un genre si spécial : de l'action et du spectacle bien sûr, du mystère et une tension permanente puisque le personnage se trouve dans un beau guêpier et que, naturellement, elle est seule. Alors comme tous les maîtres du polar, Brub' distille les indices sans jamais perdre le lecteur ni non plus lui permettre de deviner les rebondissement, nombreux, qui l'attendent. Impossible de passer sous silence le côté hitchcockien de la narration, où la pression qui pèse sur Velvet, poursuivie par sa propre agence, ne cesse d'augmenter, chapitre après chapitre. Si bien que le récit s'avère passionnant, épousant les meilleurs codes du polar et des histoires d'espionnage. Alors pour ce régal de narration, il fallait un artiste capable de tout retranscrire et Steve Epting délivre un travail tout simplement somptueux, avec des décors, des voitures et des personnages qui vous renvoient dans les années 70, ce qui confère un charme rétro irrésistible à l'ensemble. Il faut dire aussi que la colorisation d'Elisabeth Breitweiser contribue totalement à la beauté du tableau : ses couleurs donnent véritablement vie à l’œuvre du graphiste. Voilà, pour conclure avec un vocabulaire qui recoupe le genre, Velvet, si vous ne la connaissez pas, est l'espionne que vous allez aimer, car elle fait un carton plein.