L'histoire :
Depuis qu'il est tout petit, Kenneth a souvent cru entendre du bruit provenant d'une pièce située au grenier de la maison familiale. L'adolescent a toujours reçu pour consigne de ne jamais s'en approcher. Sa mère décédée, il vit désormais avec son père. Or, un soir, il entend ce dernier marmonner le prénom de celle-ci et monte vite les escaliers pour se rendre dans la fameuse pièce. Après divers bruits effrayants, Kenneth n'entend plus rien. Choisissant de ne plus suivre les consignes, il se dirige vers la fameuse porte et trouve son père étendu sur le palier, mort. Le jeune garçon conduit le corps à l'extérieur et l'enterre. La pelle à la main, il remonte ensuite vers la fameuse pièce. Ouvrant le verrou, Kenneth découvre ce qui a l'air d'une chambre de fortune. Au fond de la pièce, il aperçoit un être difforme qui se jette sur lui. Il parvient à l'assommer avec sa pelle puis trouve une lettre écrite par sa mère. Dedans, il apprend que ce monstre n'est autre que son oncle Terry et qu'il vit sous les toits depuis sa naissance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Souvent moins populaire que les comics américains ou la bande dessinée franco-belge, la production anglaise compte pourtant de nombreuses pépites. Judge Dredd, Slaine, Charley's War sont de vraies références. Monster est un titre publié entre 1984 et 1985 au sein des revues Scream! et Eagle. Méconnu, ce récit est pourtant l'œuvre de trois scénaristes phares : le génial Alan Moore (Watchmen, From Hell), le fabuleux Alan Grant (Jeremiah Harm, Lobo) et le truculent John Wagner (Judge Dredd, L'exécuteur). Leur histoire penche irrémédiablement vers l'horreur, à la façon des parutions cultes de Warren Publishing, Eerie et Creepy. On suit un adolescent prénommé Kenneth qui va se rendre dans une pièce de sa maison et dont l'accès lui a été interdit depuis son plus jeune âge. Or, lorsque ses parents sont morts, il s'y rend... Débute alors une rencontre effrayante et qui va donner lieu à un véritable road trip à travers toute l'Angleterre. Ce Monster se révèle une lecture très vite captivante. La narration est découpée en de courts épisodes de 4 à 5 pages. Celle-ci permet de très vite imposer une atmosphère lugubre et également d'enchaîner les rebondissements. Si Alan Moore ne se charge que du premier chapitre, ses successeurs ne déçoivent pas et poursuivent le récit d'une manière redoutable. L'empreinte visuelle imposée par Heinzl et Jesus Redondon parfaite et installe une ambiance lourde, pesante et forcément gothique. Les éditions Délirium continuent leur travail utile et salutaire de défrichage avec un serial redoutable et qui fait froid dans le dos.