L'histoire :
Dieu décide de créer la terre. Le premier jour, il crée la lumière ; le jour et la nuit, puis le ciel, les eaux et la terre et ainsi de suite pendant cinq jours. Le sixième jour, il crée l’Homme à son image, qui doit dominer les poissons de la mer et les oiseaux des cieux, et le bétail, et toute le terre. Le septième jour, Dieu avait fini son travail et sanctifia ce jour. Il planta alors le jardin en Eden et au beau milieu, l’arbre de la connaissance, du bien et du mal. Il prit l’homme et l’établit dans ce jardin, afin qu’il le cultive et qu’il profite de ses richesses. Il lui interdit cependant de manger le fruit de l’arbre de la connaissance, sous peine d’en mourir. Pour que l’homme ne soit pas seul, il lui prit une côte et en façonna la femme. C’est alors que le serpent, l’animal le plus rusé de la création, poussa Eve, la femme, à cueillir et à manger le fruit défendu. L’homme et la femme accédèrent ainsi à la connaissance, mais déclenchèrent la colère de Dieu. Ce dernier les chassa du jardin d’Eden et les condamna à mourir. Adam fut condamné à travailler dur la terre pour en tirer sa subsistance et Eve fut condamnée à accoucher dans la souffrance.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous avez toujours voulu lire l’Ancien testament... puis le Nouveau? Vous vous y êtes attelé à maintes et maintes reprises, mais à chaque fois, vous avez été terrassé par la tristesse de la narration ? Alors, vous avez appris que la Genèse sortait en BD, vous avez jubilé et vous vous êtes donc rué chez votre libraire. Enfin un auteur qui s’est tapé l’intégralité du récit, pour vous en restituer une version lisible ? Eh non. Décidément, les subtilités de nos bases judéo-chrétiennes se doivent de rester mortellement ennuyeuses. C’est dans la tradition, d’ailleurs : il faut souffrir pour atteindre la parole divine. Mais là, c’est vraiment le pompon. Non seulement la narration n'apporte aucune plus-value (autant se lancer dans l’original), mais la sévérité maussade du dessin finit par fatiguer la rétine. Dire que Robert Crumb a passé 4 ans de sa vie à illustrer ce mythe (une pénitence ?). Que de temps passé pour un résultat aussi plat et ennuyeux... un véritable inventaire à la Prévert des dynasties issues d’Adam et Eve... comme dans la Bible. Pire : le récit laconique laisse poindre des relents nauséabonds présentant les juifs comme menteurs, voleurs, cupides et s’efforçant d’envahir les terres alentours. Sous couvert d’une illustration fidèle au texte vulgarisé, le récit est une interprétation orientée et douteuse du texte fondateur de notre monde judéo-chrétien. A éviter et à très vite oublier. Dans le registre, préférez l'adaptation tout aussi œucuménique mais bien moins mortifère publiée par Delcourt.