L'histoire :
Alors que des travaux sont effectués sur un terrain vague, des rayons du soleil illuminent un squelette délaissé il y a quelques temps, en profondeur. La lumière provoque un effet inhabituel, puisque ce corps semble revivre : la chair refait son apparition dessus et après quelques minutes, le corps d'un jeune garçon d'environ une douzaine d'années se remet à bouger. Celui-ci est un vampire, un être vivant depuis l'époque des pharaons, reconstitué. Après une terrible malédiction, il ne peut désormais plus grandir. Ses blessures sont guéries dès que le jour se lève, mais il ne porte pas de nom. Sortant de son trou, le vampire à l'apparence infantile se retrouve dans un monde qui lui est inconnu où la perversion et la violence sont omniprésentes. Toutefois, durant toutes ces années, il n'a pas été le seul à subir cette malédiction : une femme, Ahmasi, maîtresse de feu-pharaon son père, essaie de l'éliminer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement parue en 2000-2001, Je suis un vampire bénéficie aujourd’hui d’une rééditions au sein des Intégrales de Drugstore. Une bonne nouvelle, car ces dernières années, les noms d'Eduardo Risso et de Carlos Trillo sont devenus plus populaires avec entre autres 100 Bullets (pour le premier) et L'héritage du colonel (pour le second), des titres de grande qualité. Le tandem argentin réussit à surprendre le lecteur en présentant une version très personnelle du mythe vampirique : ici, le soleil est favorable aux suceurs de sang, leur accordant même l'immortalité. Se jouant des codes avec délectation, le récit raconte les mésaventures d'un garçon de 12 ans, qui était jadis le fils d'un pharaon. Il a subi une malédiction l'empêchant de vieillir et il doit se nourrir de sang ! Manque de chance, la femme qu'il déteste le plus au monde est atteinte du même mal. Depuis l’antiquité, les deux se livrent une bataille sans merci. Risso s'en sort formidablement bien avec des encrages en noir et blanc étonnants, évoquant ceux de Frank Miller, avec un trait plus fin et moins anguleux. Faisant plus de 200 pages et se concluant avec une seconde intégrale, Je suis un vampire est un titre dépaysant et additif, comme peut l'être Point de rupture des mêmes auteurs…