L'histoire :
2101, une catastrophe climatique du nom de « maladie du soleil » a décimé la quasi-totalité des mammifères. Seuls quelques humains ont survécu et sont contraints de se terrer sous la surface, la journée, pour ne pas subir les rayons mortels du soleil. Flora, biologiste de son état, a néanmoins réussi à créer un médicament permettant de résister à la lumière. Pour fabriquer ce remède temporaire d’une journée, Flora a besoin de recueillir les écailles des papillons monarques. Mais c’est également grâce à cet élément qu’elle espère un jour mettre au point un vaccin définitif. C’est pourquoi elle suit la migration des papillons dans l’Ouest américain en compagnie d’Elvie, une petite fille débrouillarde de 10 ans. La finalité est également de collecter suffisamment d’écailles pour pouvoir aller jusqu’au Mexique à Michoacán où se sont rendus les parents d’Elvie huit ans auparavant. Une mission que les deux filles doivent réaliser en toute discrétion pour se protéger des « enfouis » ; les humains qui vivent sous la surface et ne sortent que la nuit… À côté de cela, Flora prend également le temps de donner des devoirs à la jeune fille. Elle lui demande à la fois de tenir un journal intime, mais également de prendre des notes sur les insectes et les plantes qu’elles croisent ou encore d’écrire des petits conseils de survie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les ans, les papillons monarques migrent du nord de l’Amérique jusqu’au Mexique pour passer l’hiver. Ils se rassemblent alors tous au même endroit de repos. Ce thème avait déjà inspiré un jeu de société à Elisabeth Hargrave du nom de Mariposas (chez Gigamic). L’américain Jonathan Case reprend ici cette anecdote entomologiste et la transpose dans un récit post-apocalyptique. Alors que le soleil tue les mammifères, une biologiste trouve chez ces papillons un remède qui pourrait devenir un vaccin. Or pour le mettre au point, la jeune femme doit collecter suffisamment d’écailles. C’est pourquoi elle suit chaque année la migration des papillons. En compagnie d’une enfant frondeuse et débrouillarde, on découvre ainsi les (més)aventures de Flora qui va doit faire face aux dangers que sont les catastrophes climatique, les autres humains ou encore l’urgence alimentaire. Sans en dévoiler davantage pour ne pas gâcher la découverte à la lecture, ce récit de 256 pages est tout bonnement passionnant et prenant. Cette idée de départ renouvelle ainsi très originalement le récit survivaliste tel qu'on le connait. Riche et très bien écrit, cet album est sans aucun doute un indispensable de cet été. D’autant que la mise en images, classique et efficace, mélangeant dessins et pages du carnet d’Elvie, fonctionne parfaitement. Une vraie réussite !