L'histoire :
La nuit semble s’annoncer pour bientôt, M. Utterson, un notaire au visage fermé, marche dans les rues de Londres, en compagnie d’un parent éloigné, M. Richard Enfield. En passant à proximité d’une porte, ce dernier raconte une histoire étonnante qu’il a vécue il y a quelques nuits. Au détour d’une ruelle, une petite fille avait heurté un homme, la fillette était tombée bien évidemment à terre, mais au lieu de l’aider à se relever, l’homme s’était mit à la frapper, le sourire aux lèvres. Richard intervint avec d’autres passants et au moment où ils voulurent appeler un agent de police, l’homme leur proposa un curieux marché : un chèque en échange de leur silence. Le plus curieux est que les chèques n’étaient non pas signés Hyde, soit le nom de l’homme en question, mais Jekyll. En rentrant chez lui, Utterson est tourmenté. Dans ses dossiers, il retrouve le testament du docteur Jekyll et décide de se renseigner sur ce mystérieux docteur et le lien unissant Jekyll et Hyde. Pour cela, il rencontre un de ses amis, Lanyon… qui ne lui apprend pas grand-chose. Il décide alors de se mettre à épier le domicile de Jekyll…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions du point d’exclamation se lancent dans un pari pour le moins original : sortir des adaptations de romans dits classique de la littérature mondiale. A contrario des expériences identiques du type Ex Libris (chez Delcourt), cette initiative a pour originalité de présenter, outre un visuel étonnant, une bande sonore ! Jusqu’ici, nous avions connu l’expérience visuelle avec des making-offs ou des animés (Rex Steele). Pareil projet a de quoi interpeller… John K. Snyder III s’est chargé d’adapter un roman culte de Robert-Louis Stevenson : Dr Jekyll et M. Hyde. L’histoire est plutôt bien adaptée, le récit se compose de chapitres courts et la narration captive au fil des pages. Le visuel de l’auteur étonne, son trait est épais, anguleux et assez dépouillé, sa colorisation se joue de teintes pastel qui, curieusement, nous laissent presque mal à l’aise. La première impression donne à penser que la lecture pourrait s’avérer difficile, mais il n’en est rien. Dans ce sens, le pari est réussi, puisque le roman n’est pas vraiment un exemple de classique humoristique. Renforcé par la partition musicale de Bruno Riou-Maillard, l’ambiance de ce Dr Jekyll et M. Hyde se révèle parfaite, une noirceur étonnante se dégage de l’ouvrage. Un pari réussi, donc, et une démarche originale à saluer !