L'histoire :
Résigné, Milt Borogrove reposa l’animal. Le chat gisait sur la table, sans vie. Dans un atelier des bas-fonds de la ville, les ouvriers s’afféraient à opérer et réparer les différents animaux qu’on leur apportait. Cette fois, il n’y avait plus rien à faire. Le simplet Isidore – dont le cerveau avait visiblement été atteint par les poussières – avait essayé de « réparer » le félin, pensant qu’il était mécanique, comme tous ceux qu’ils fréquentaient habituellement. Mais le chat était vrai. Il n’avait pas fait la différence et l’avait achevé. Il fallait maintenant l’annoncer à ses propriétaires. Ils ne voudraient sans doute pas d’un nouvel animal artificiel, en remplacement. Tous n’appréciaient pas encore les compagnons artificiels, même si ces derniers imitaient de mieux en mieux les vivants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pari de Tony Parker était de réussir l’adaptation du texte intégral du roman signé Philip K.Dick en bande dessinée. Après un premier tome diversement apprécié – les critiques étant partagées – ce second volet de Do Androïds Dream Of Electric Sheep ? infirme en partie les reproches qui pouvaient être adressés à une mise en place lourde, parfois maladroite. Au terme de cette nouvelle centaine de planches, le lecteur pourra dresser deux constats : la lecture reste difficile – du moins, à la reprise – quand bien même on ne s’attacherait qu’aux dialogues à proprement dit ; cependant, l’image apporte enfin le complément au texte que l’on était en droit d’attendre, à mesure que l’action – la traque – l’emporte. La confrontation entre Rick Deckard et son « troisième Nexus-6 » (p.91) en est ainsi un bel exemple. La chute finale laisse aussi le lecteur en haleine, impatient d’en savoir plus. La mise en couleur opérée par Blond rattrappe quant à elle un dessin honnête, point toujours très inspiré. Si narrativement comme graphiquement, cette adaptation BD d’un des chefs d’œuvre de la SF n’est pas exempte de défauts, la matière reste d’essence géniale et la sauce paraît prendre. Alors, lisez et relisez les deux premiers livres dans l’espérance du troisième : il ne saurait à présent décevoir…