L'histoire :
Franny Fox sait qu’elle est recherchée et elle n’est pas seule. Bug, une énorme bestiole, l’accompagne sans un mot. Ils ont fui, ils sont en lisière de forêt. Franny observe les voitures qui circulent sur la nationale, avant de faire demi-tour pour s’engouffrer dans les bois. Elle se demande si les policiers sont à leurs trousses. Elle voit une petite cabane, qui leur tend les bras. Ils pourraient s’installer ici, en faire leur forteresse. Ils l’agrandiraient, personne ne les retrouverait. Elle ne serait plus obligée de retourner au collège et Bug n’irait pas en prison. Le plan est calé. Mais l’appel du ventre se fait entendre. Il faut qu’ils trouvent à manger. Tant pis pour la cabane. Ils se mettent en route. Pendant ce temps, la police s’est rendue dans la maison où ils ont découvert le corps d’un homme dans les vapes. Le flic était passé par là avant le drame et il sentait déjà que quelque chose clochait. Il aurait dû faire demi-tour… Ils font une ronde dans la maison et en arrivent à la conclusion que Franny n’est pas là et qu’elle a disparu. Ils ont donc une disparition de mineure sur les bras. Ils sont persuadés qu’elle a été kidnapée par Lee Simard. Le policier se frotte les yeux, il ne comprend plus rien. D’abord, un gamin qui se fait tirer dessus, et une gamine qui disparaît… Il y a forcément une raison ! Perdu dans ses pensées, il est ramené à la réalité par la voix d’un collègue. Il a trouvé quelque chose. Ensemble, ils découvrent un matelas au sol : quelqu’un a dormi ici, et a dû rester plusieurs jours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeff Lemire conclut son histoire dans ce second tome. Si le premier volet avait une dimension angoissante et fantastique, ici, la part de noirceur et de tension prend encore plus de place. Le suspense est palpable du début à la fin, le lecteur oscille entre l’avancée des policiers, et celle de Franny et Bug. La mort n’est jamais très loin, elle rôde… On est happé, perdu et pourtant captivé. On ne peut s’empêcher de tourner les pages, on doit savoir ! L’auteur explore les thématiques de l’enfance, du harcèlement et de la violence, de la métamorphose. Malgré la dureté du récit, on s’attache aux personnages, on vit chaque instant à leurs côtés, une grande empathie se crée. Le final est impactant, troublant et bien mené. Côté graphisme, le trait iconique de Jeff Lemire s'inscrit dans une ambiance en noir et blanc teintée de vert pâle. Ne ressort que le rouge vif de la veste de Franny, personnage central. Cette gestion des couleurs contribue à l’atmosphère pesante du scénario. Les pages 132 à 170 ont été réalisées par un autre artiste, Shawn Kuruneru et mettent en scène une vision de l’un des protagonistes. Jeff Lemire nous propose une nouvelle fois une œuvre aussi qualitative que passionnante, créant chez le lecteur fascination et angoisse. Les éditions Futuropolis ont fait un bon travail dans l’adaptation en deux tomes des différents chapitres de la version originale.