L'histoire :
Maui, c’est le nom d’une des îles secondaires de l’archipel d’Hawaï, le 52ème état américain. Au gré des millénaires, la structure géologique volcanique a beaucoup fait évoluer le relief de l’île. Ces aspects culturels et géologiques interpellent Loren, un lycéen, qui habite une belle villa dotée d’un grand jardin, avec son père, dentiste, depuis 5 ans. Loren est plutôt bon élève, mais son meilleur pote Shane a de mauvaises fréquentations. Il teste des drogues de plus en plus dures et propose régulièrement à Loren de s’initier. Loren est toujours un peu borderline, tiraillé entre son éducation vertueuse et l’envie d’être un peu bad boy, comme les autres. Il suit donc Shane dans ses rendez-vous, mais toujours un peu à reculons. Ce soir-là, il se retrouve ainsi garé en voiture avec deux potes, devant un simple pavillon qui sert de labo de méthamphétamine – alias le crystal ou le batu. Avant d’aller acheter une dose, ils vérifient que tout est calme, que personne ne surveille de point de deal. Mais au moment de sortir de la voiture, le dealer installé dans une chaise de jardin est pris d’une violente toux. Il tombe par terre, dans une position ridicule. Il fait une crise d’épilepsie. Loren est en panique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
R. Kikuo Johnson avait déjà fait honneur à son archipel d’origine, dans Hawai solitudes. Avec ce nouvel album d’inspiration autobiographique, il poursuit dans cette intention et tente de partager avec ses lecteurs sa vie de lycéen de jadis (2004) au sein d'un microcosme assez renfermé et un peu « plouc ». Une petite note de fin d’album nous apprend en effet que le taux de consommation de métamphétamine (et de mortalité par overdose) y est le plus élevé des USA. On n’a pas appris ça en regardant tous les épisodes de Magnum ! L’auteur américain met en scène un alter ego de lui-même, à l’époque où il était lycéen et où il s’initiait à diverses conneries, dont la drogue. Le sujet est un classique de l’autocritique assumée, tout comme le style de dessin encré, réaliste, académique, en noir et blanc pur, qui joue avec les clairs-obscurs. Le principal intérêt de ce comics indé vient de la manière directe et originale de narrer cette phase de sa vie. Johnson va généralement droit au but dans les décisions de ces jeunes délinquants. Il s’amuse surtout à mettre dans la bouche de ses protagonistes des répliques souvent percutantes. Il joue aussi beaucoup avec la forme des caractères d’écriture dans les phylactères, les brèves parenthèses didactiques ou les astuces de mise en scène, pour ajouter de l’intonation, de la personnalisation ou du dynamisme.