L'histoire :
Rowan Black est une inspectrice de police sexy et compétente, qui officie dans la ville portuaire de Portsmouth, sur la côte Nord-Est des USA. Mais elle est aussi l’héritière d’une puissante lignée de sorcières, qui pratiquent leurs rituels et leur magie de manière discrète et bienveillante envers les humains « normaux ». Or dernièrement, elle est confrontée dans son métier à des cas douteux et particulièrement hostiles envers elle et son ordre. De puissantes forces obscures sont visiblement mobilisées pour lui nuire, et elles cherchent sans nul doute à l’éliminer. Tout d’abord, en échangeant sa personne contre la libération des otages d’un forcené, elle s’est retrouvée à devoir l’immoler pour éviter d’être brulée vive. Puis le corps de Dunridge, un sale type bien connu de ses services est retrouvé noyé, avec une main coupée. La manière dont il a été tué et mutilé indique à Rowan et sa copine Alex que ce sont encore leurs obscurs ennemis qui sont à la manœuvre. Tandis qu’elle mène une enquête officielle avec ses collègues, elle se souvient de son enfance, lorsqu’on lui a révélé son lourd héritage de sorcière. Lors du rituel de passage de l’adolescence à l’état adulte, elle avait été violemment confrontée à ses nombreuses précédentes incarnations. Elle avait dû encaisser des destins tourmentés de précédentes sorcières brûlées et torturées, et prendre conscience de l’importance de son rôle au sein de son ordre. Et déjà, à l’époque, ses infâmes ennemis avaient été responsables de la mort de sa mère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le thriller fantastique orchestré par Greg Rucka se poursuit avec ce second recueil des épisodes 6 à 11 publiés aux States par Images Comics, et traduits dans cette éditions française de Glénat Comics. Et l’intrigue s’avère de plus en plus oppressante pour l’héroïne, la jolie Rowan Black, inspectrice de police de profession et sorcière de par son héritage familial. Depuis le tome 1, on a compris que des forces sataniques l’avaient placée dans leur viseur et qu’elle allait passer quelques semaines difficiles. Le scénariste complète d’emblée les zones d’ombre de cet univers, en révélant via un flashback la jeunesse de Rowan, son rituel de maturité et la mort provoquée de sa mère. Puis l’enquête au présent reprend, et met la fliquette en première ligne des exactions qui sont menées contre elle. On comprend de mieux en mieux le vocabulaire et les mécanismes qui régissent cette frange de la sorcellerie bien plus proche de la magie blanche (bienveillante) que de la noire – comme ne l’indique pas le patronyme de l’héroïne. Le fond sataniste est certes assez classique et la plus-value de la série est plutôt à chercher du côté du dessin réaliste sublime de Nicola Scott, tout en noir et blanc. L’artiste australienne (oui, Nicola est une femme) impressionne par les finitions apportées aux décors et aux protagonistes, par les subtils jeux de lumières et les postures crédibles. Or leur réalisme abouti ne les fige pas pour autant, ce qui est très rare dans ce registre. De fait, on suit le thriller comme au ciné, totalement absorbé par le piège qui se referme inexorablement sur notre attachante sorcière-flic… en attendant la suite.