L'histoire :
Jimmy, 14 ans, fait son apprentissage auprès de Cash et de son père Roy. Tous deux sont tenanciers du Hog’s River, un bar sur pilotis situé dans un marécage de Floride. Une nuit, tandis que la clientèle s’enivre, Jimmy sort les poubelles. Mais à l’extérieur, sur le ponton, un homme qui titube lui saute à la gorge et le dévore partiellement. On le retrouve exsangue et déchiqueté quelques minutes plus tard. Le shérif est rapidement sur place pour recueillir les indices et affronter le ras-le-bol des habitants de la région. En effet, c’est une véritable hécatombe qui est actuellement générée par des dévoreurs de chair humaine. Or, la police locale semble impuissante à endiguer ce fléau, semble-t-il contagieux. De fait, Grady, le frère de Cash, décide de se mettre en chasse, en compagnie d’autres locaux, afin de dénicher et éradiquer les cannibales. Cash, lui, ne participe pas. Il a en effet rendez-vous avec la sexy Jolène, à la sortie de sa boîte à strip-tease. Il a cette fille dans la peau et il compte même la demander en mariage. Grady et plusieurs chasseurs s’enfoncent donc dans le bayou, fusils et lampes-torches en mains. Après quelques heures de recherche, ils tombent enfin sur l’un des cannibales, et la traque s’intensifie. Elle sera sanglante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Everglades de Floride ne comptent pas que des alligators, en matière de dévoreurs de chair humaine : tel est le pitch de départ de ce nouveau comics horrifique co-scénarisé par Brian Buccellato et Jennifer Young. Ici, une sorte d’épidémie, variante à peine plus humaine de celle, plus classique, des zombies, s’est emparée d’une poignée d’infectés, qui ressentent dès lors un appétit irrésistible pour la chair humaine. Ces infectés sont pleinement conscients de leur condition abominable, ils sont juste incapables de résister à leurs pulsions. Et ils commettent évidemment leurs gueuletons la nuit, pour être moins visible et ajouter au caractère sinistre du thriller. Ce premier opus importé par Glénat recueille les 4 premiers fascicules parus en périodiques aux USA. On y découvre une grosse dizaine de protagonistes principaux, aux mœurs moyennement attachants, ce qui permet aussi de les classer, à différents degrés, dans la catégorie des potentiellement coupables. Entre traques, suspicions, palabres, meurtres et flashbacks, chaque chapitre apporte son lot d’indices, de révélations et de cliffhangers (le tout dernier est fort bien joué). Le découpage n’est certes pas des plus fluides – les cadrages et la lisibilité séquentielle de leur succession sont parfois alambiqués – mais il ne gâche pas la compréhension d’ensemble. Au dessin, Matias Bergara sait jouer avec les ambiguïtés, via l’expressivité des personnages, et la dimension poisseuse, sauvage et angoissante du sud marécageux des USA. Un thriller à point, à lire saignant.