L'histoire :
Ashley Torrance a 17 ans. Elle vient de prendre une décision lourde de sens. Elle va partir de chez ses parents. Ceux-ci n'ont rien fait de mal, aucunement. À Rockland, tout le monde les aime, à raison. Si Ashley part, c'est à cause de ce qu'elle voit. Elle est née avec des yeux vairons, le droit vert-bleu et le gauche noir. Son regard sur le monde est différent. Ashley s'en est rendue compte vers l'âge de 5 ans. À l'occasion de mardi-gras, elle s'était mise un bandeau sur l'un de ses yeux. En le passant de l'un à l'autre, elle constata que l'homme de ménage, Monsieur Estevez, était loin d'être normal, son apparence n'étant plus du tout la même, il a l'air d'être fait de cendres. Ashley en parla à ses parents qui l'emmenèrent auprès d'une pédopsychiatre, pour aucun résultat. Vers ses 8 ans, elle vit une clocharde dans la rue et elle remarqua que son corps était comme celui de Monsieur Estevez. Cette dernière sembla la remarquer et lui lança une bouteille au visage. À 14 ans, Ashley eut un ordinateur et internet. En faisant des recherches, elle trouva des personnes qui voyaient les mêmes choses qu'elle. Elle se rapprocha notamment de Bruce, un garçon de cinq ans son aîné. Ensemble, ils vont échanger et partir en quête de ces individus pas comme les autres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est avec une couverture très graphique que le premier contact se fait avec Juste un peu de cendres, une première impression faite de curiosité et d'intérêt. Rejoignant la collection Glénat Comics, le romancier et scénariste Thomas Day s'essaie à une nouvelle forme de narration avec ce titre étonnant sur plus d'un point. Loin de ses registres fantasy et science-fiction, l'auteur nous plonge dans un univers lugubre et aux fortes senteurs de fantastique, voir même horrifique. L'histoire est celle d'Ashley, une jeune fille de 17 ans, qui depuis son enfance perçoit différemment les gens. Ayant des yeux vairons, dès l'instant où elle ferme l'un des d'eux, des individus perdent leur apparence humaine et montrent un visage fait de cendres. Folie ou réalité, elle s'interrogera des années durant avant de se rendre compte qu'elle n'est pas seule, débute alors une quête de vérité qui emmènera Ashley à travers différents lieux aux U.S.A.. Sorte de road-trip existentiel, Juste un peu de cendres lorgne énormément dans les sphères d'auteurs de renom comme Stephen King voir même parfois Clive Barker. Thomas Day se place sans mal dans la veine de ces références. Nous plongeant dès la première page dans ce monde oppressant, le scénariste réussit le tour de force de nous captiver d'un bout à l'autre de son récit. Cette immersion est rendue possible aussi par l'extraordinaire prestation d'Aurélien Police, que les amateurs de roman ont pu découvrir le talent via certaines couvertures. Mélangeant les approches visuelles avec soin, il utilise aussi bien la photographie, le dessin et l'infographie pour mettre en scène un univers froid, repoussant et en même intrigant. Dans la veine des travaux de Dave McKean, l'artiste réalise un premier album époustouflant. Narration millimétrée et visuel affiné composent donc ce Juste un peu de cendres, déjà propulsé parmi les indispensables de l'année.