L'histoire :
Dagmar, Jules et Rick quittent notre système solaire à bord du vaisseau Frankenstein, à destination de l’orbite de Jupiter. Ils sont des chasseurs de prime et se sont fixé un objectif : libérer la fille d’un sénateur, âgée de 18 ans, qui est tombée sous la coupe d’un type très puissant et très religieux, McCauley Richmond. Ce riche entrepreneur dans l’industrie pharmaceutique s’est lancé dans la course à l’appropriation des lunes du système solaire… et il a carrément fait main-basse sur l’un des satellites de Jupiter, Ganymède. Les trois amis comptent bien délivrer la jeune fille, car sa famille a mis en jeu une grosse somme. Et ils n’auront aucun scrupule à abimer au passage ce foutu super-curé de Richmond. Dans un premier temps, ils corrompent les douaniers pour pouvoir décoller dans de bonnes conditions. Puis ils enfilent leurs combinaisons spéciales qui leur permettront de supporter le saut quantique, le moyen le plus rapide de rejoindre Jupiter dans un délai raisonnable. Quelques heures plus tard, l’IA du Vaisseau, Nessie, les réveille dans l’orbite proche de Jupiter et le paysage est magnifique. Tandis qu’ils s’extasient devant la beauté d’Europe ou de Thébé, ils remarquent avec effroi qu’une main est en train d’ouvrir la porte de la salle à manger, derrière eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces Disciples, originellement publiés en 4 fascicules comics chez Black Mask aux USA, appartiennent à cette frange de la science-fiction qui interroge la métaphysique. C’est-à-dire dans laquelle les performances techniques humaines pour la conquête du cosmos s’accompagnent de quelques effets secondaires en matière d’ésotérisme. Au départ, cela ressemble néanmoins à une bonne vieille quête médiévale : un trio de chasseurs de prime part la fleur au fusil délivrer une jeune fille qui s’est faite empapaouter par une sorte de gourou. En guise de forteresse ennemie, la planète Ganymède ; en guise d’armée ennemie, des phénomènes monstrueux, dont on ne sait jamais vraiment s’ils sont authentiques ou le fruit d’hallucinations. Si le propos du scénariste Steve Niles manque un tantinet de fond, le développement du récit satisfait cependant aux fondamentaux du genre : les créatures apparaissent dans votre dos ; elles sont plutôt gluantes et/ou viscérales ; réelles ou pas, elles font un carnage d’hémoglobine en déclenchant des cris de terreur ; il y a même des zombies. Le dessin encré de Christopher Mitten n’est pas exceptionnel concernant le décorum futuriste – le minimum syndical est néanmoins assuré. Il se cadre essentiellement sur les visages des personnages (assez linéaires dans leurs jeux d’acteurs), sans grand souci d’arrière-plans, mais s’avère plus convaincant sur les monstres. Ce recueil en one-shot contredit ainsi l’aphorisme : si si, dans l’espace on vous entend bel et bien crier !