L'histoire :
De nuit, dans un coin paumé des USA, des dizaines d’hommes encapuchonnés de noir s’en prennent à un couple dans une chambre de motel. Tout en les molestant, ils les obligent à monter nus à bord d’un pick-up et ils les conduisent dans une zone désertique au pied d’une colline. Là, ils s’adonnent en groupe à un horrible sacrifice rituel, en les attachant et en les éventrant. Soudain, de l’intérieur des entrailles de l’homme, surgit un démon sous les traits d’un autre homme, heureux d’être de retour sur Terre ! Quelques jours plus tard, le jeune Bobby se trouve avec sa mère et son beau-père à bord d’un camping-car, en route pour quelques jours de vacances. Le climat est tendu : Bobby pensait partir en vacances avec son vrai père ; or il se retrouve avec ce connard de Dan. Et il lui fait bien sentir qu’il le méprise. Pour soulager l’atmosphère, Dan propose à toute la famille d’aller se détendre un peu à une fête foraine qui se trouve à proximité. Ils garent leur camping-car et font tous l’effort de laisser leurs smartphones à l’intérieur, afin d’apprendre à profiter les uns des autres durant ce moment de loisir. Manèges, montagnes russes, freak show… ils font les fous et reviennent sur le parking en fin de journée. Hélas, leur camping-car a été volé. Ils sont à pied, dans la nuit, sans moyen de communication… Et l’horrible guichet du freak show leur indique la direction de la ville avec le canon d’un fusil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les démons sont que des créatures pas gentilles qui font rien qu’à vouloir tuer les humains ! Voilà en bref le fond simpliste de cette histoire d’horreur, qui se déroule dans un coin paumé des States, typique du milieu des rednecks et des cassos bouseux (soit l’électorat de Trump), mais en plus nocturne. La séquence d’ouverture donne le ton : des satanistes encapuchonnés de noir ressuscitent un démon en le faisant revenir à travers les tripes d’un innocent. Dans la foulée, une famille recomposée traditionnelle se présente en road-trip, comme l’évidente future victime de cette secte diabolique… et il faut bien les quatre fascicules originellement parus outre Atlantique, et ici reliés par Glénat, pour découvrir la boucherie infernale. Le déroulé des évènements n’a que peu de surprises : le piège est aussi gratuit que violent/sanglant, et il ne faut à priori pas chercher de second degré dans le scénario de Steve Niles. Ce comics est d’autant plus décevant que le dessin d’obédience réaliste d’Alison Sampson n’est pas régulier et que le découpage manque de fluidité. La dessinatrice prend visiblement plaisir à superposer les angles, les proportions, les postures au sein d’une même case, pour renforcer le sentiment de malaise. Or, résultat : à plusieurs reprises, on doit repasser sur l’enchaînement des cases pour être certain de déduire ce qui se déroule… On n’en ressort jamais pleinement certain, mais finalement, ça n’empêche pas de suivre globalement la trame, étant donné qu’elle est très basique. On note tout de même quelques bonnes ambiances ultimement sordides (le hangar des camping-cars, les paysages nocturnes, les scènes gores…). En rouge et noir, mais pire que Jeanne Mas.