L'histoire :
Monseigneur Marelli court dans les couloirs du Vatican. Il est pris d’une panique incontrôlable. En effet, une voix sinistre résonne dans sa tête. Une forme crépusculaire semble le poursuivre et se moquer de lui et de ses prières. L’homme d’église essaie de se rassurer et proclame les incantations d’une voix ferme. Mais le spectre ne faiblit pas et il se rapproche inexorablement. Le pauvre Monseigneur finit la tête arrachée et son sang coule sur une statue religieuse. Pendant ce temps, en Colombie, le Père Brennan est convoqué par une famille. Le malin a encore frappé et il a pris possession de la jeune fille dans la famille. Le Père ne se laisse pas impressionner et il récite des prières en latin pour montrer la puissance de Dieu. La « Chose » tente de déstabiliser le prêtre par tous les moyens : vomi, paroles blasphématoires et moqueries… Mais le Père continue son exorcisme, imperturbable. Le Démon finit par quitter le corps de la malheureuse qui pleure et remercie son bienfaiteur. Cependant, elle lui annonce que le Diable avait pris possession d’elle pour l’occuper pendant qu’il se préparait à effectuer un acte bien plus important ailleurs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Graph Zeppelin enchaîne les titres Indé, loin de ses standards habituels. Rituel Romain annonce la couleur d’entrée de jeu avec une couverture choc. Le thème fantastique, voire horrifique, ne fait aucun doute. On pensera inévitablement à L’exorciste ou encore La nonne avec quelques gros clichés du genre mais El Torres joue la carte de la thématique de possession à fond. Imaginez plutôt : le Vatican est lui-même infesté par le Démon, mettant en péril la religion. Cette idée forte créé une tension terrifiante, d’autant que les personnages principaux sont les gens d’église qui, au milieu du Malin, se battent aussi pour le pouvoir papal. De sorte que le récit se fait profondément actuel avec notamment un autre sujet plus tabou concernant le christianisme. C’est diablement efficace, si l’on peut dire, d’autant que le personnage principal, aux faux airs de John Constantine, est plutôt attachant et intéressant. On aurait aimé toutefois en savoir plus sur lui et son côté décalé. Par ailleurs, les mini récits déçoivent par rapport à l’intrigue principale et baissent la qualité de l’ensemble. Au dessin, Jaime Martinez propose un visuel assez effroyable et angoissant. L’obscurité envahit toutes les cases et cernent les personnages dans un rendu poisseux inquiétant. Qu’on se rassure, le comics a quand même quelque chose de divin. Amen !