L'histoire :
Dans ce moyen récit débutant à Paris, au début du vingtième siècle, l'auteur dit nous conter l'histoire de son arrière-grand-père : Léo Mounier, gavroche que la maréchaussée ne tarda pas à surnommer "l'Apache", surnom qu’on utilisait pour caractériser les bandes de voyous de l'époque. Accusé à tort, suite à sa fuite dans la tour Eiffel et la chute mortelle d'un gendarme, il fut arrêté et condamné au bagne en 1913, puis déporté en Guyane. Là-bas, il fit entre autre la connaissance d’un vieux chaman « héritier des secrets perdus des prêtres Aztèques », qui lui fit don du pouvoir de l'« homme oiseau ». Après cinq ans de travaux forcés et un peu d'entraînement, Léo put s'enfuir, et rejoignit clandestinement l'Amérique et New York. Là, il devint d'abord magicien, puis l'un des premiers superhéros...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Avant qu'un surhomme venu des étoiles ne se dessine dans le ciel américain, avant qu'un milliardaire ne se déguise en chauve-souris (...) un jeune français combattait déjà le crime à New York pendant la prohibition ». Si vous n'étiez pas lecteur de comics en 2001, et du petit format Fantask lors de la nouvelle série (chez Semic) pour quatre numéros seulement de ce titre culte des éditions Lug, peu de chance que vous connaissiez l'Apache. Ce personnage a été créé spécialement pour remplir le cinquième et dernier numéro du petit format, qui fut proposé uniquement en souscription et paru en février 2002. Cleet Boris, plus connu sous son nom d'Hubert Mounier en tant que chanteur de l'Affaire Louis Trio (puis lors de sa carrière solo), était aussi un grand amateur de comics et de bande dessinée, fan de pockets et des « Tarzanides » (personnages surfant sur le succès du héros de la jungle), grand fan aussi d’Yves Chaland, dont on retrouve un peu le ton à l'humour décalé dans ses albums. Ces seize pages restent totalement dans l'esprit de ces petits formats édités à des millions d'exemplaires lors de leur âge d'or entre les années 50 et 80. Il ne faut pas leur demander trop en termes de sérieux ou de cohérence. On est dans le rigolo, le kitsch, le clin d'œil, et l'hommage aux anciens, avec ici la touche frenchie supplémentaire qui voudrait confirmer que les super héros sont bien issus des aventuriers du XIXème siècle créés dans l'hexagone. D'ailleurs, Xavier Fournier, spécialiste en la matière, l'a évoqué avec talent dans Super héros, une histoire française (Ed. Huginn & Muminn) et tout ce beau monde se retrouve mis en lumière au Futuroscope de Poitiers, où un spectacle ad hoc est proposé depuis l'année dernière (Étincelle et la malédiction de l'opale noire). Comme Fantask était complété par ce récit à l'époque, ce beau comics tout en couleur (réalisées par Stéphane Paitreau) le complète à son tour par quatorze pages de bonus : biographie, contexte, galerie d'illustrations et hommages graphiques. Comics de fans pour fans, nul doute que celui-ci aurait « vapachement » plu à Cleet Boris ! Disponible via le site d'Hexagon comics.