L'histoire :
Outreterre. Un monde ténébreux se trouvant sous la surface des tumultueux Royaumes Oubliés, dont la voûte céleste est un cruel plafond de roche. Jamais en effet une étoile ne l'a honoré de sa lumière poétique ni de ses mystères scintillants. Jamais le soleil n'y a dardé ses rayons porteurs de chaleur et de vie. Partout, les parois de pierre témoignent de la fadeur de la mort à la lueur des torches portées par les imprudents résidents de la surface qui s'y sont aventurés, par choix ou par mégarde. Loin du monde de la lumière, ils ne sont plus chez eux. Ces importuns ne repartent jamais. L'Outreterre rime pour eux avec outre tombe. Mais par endroits, la vie s'est néanmoins développée. Des cités aussi majestueuses que celles qu'on trouve à la surface ont été bâties. Des villes ayant transformé chaque morceau de caillou en morceaux d'architectures. Tel est le cas de Menzoberranzan, sculptée au cœur d'une caverne de 3 kms de diamètre et 300 mètres de haut. Sa perfection abrite les drows, les elfes noirs. Mais la beauté de leur œuvre est une façade bien trompeuse. Les drows sont redoutés de tous ceux qui les ont croisés. Leur société est gouvernée par l'ambition, la trahison et le meurtre. Ici, l'amour, l'amitié et la fidélité n'ont aucun sens...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Autant aller à l'essentiel, à part être un fan absolu doublé d'un complétiste de la littérature de R.A. Salvatore, cette intégrale est une catastrophe (de poids) pour tout autre lecteur. Commençons par la forme, à savoir les dessins : ils sont fades et plats comme une limande. Tim Seeley et sa horde d'encreurs proposent un design de personnage insipide : les visages sont très stéréotypés et ils ne véhiculent qu'une poignée d'expressions. La morphologie ? Pour le moins peu gracieuse. Les décors ? Réduits à peau de chagrin et dans cette triste logique, on ne compte pas le nombre de pages avec leurs cases au fond vide. Un comble pour un monde féérique. En réalité, la proposition graphique est d'une grande faiblesse et ce ne sont pas les couleurs digitales de Blond, avec un gris-bleu se répétant trop souvent et des effets digitaux de lumière, qui tirent l'ensemble vers le haut. Au contraire, ils donnent une désagréable impression d'artificiel. Où est passée la magie de la littérature d'Héroic Fantasy ? A la trappe, tout simplement, parce que la narration ne fonctionne guère mieux. Il faut dire que les dialogues paraissent bien ampoulés, quand ils viennent à l'appui de planches faméliques. Il y a comme un décalage entre les textes abondants et ces planches faiblardes. Quant aux luttes, alliances et trahisons que le jeune prince doit surpasser, entre de bonnes tranches de combats qui n'arrivent jamais à être spectaculaires, elles ne font que créer l'ennui au lieu d'installer de la tension. Voilà : le plus triste dans cette adaptation, c'est que sa lecture n'incite pas à aller aux romans. Et en soi, c'est la preuve qu'elle est ratée.