L'histoire :
La bombe atomique… Au début, les Américains étaient plutôt fiers et heureux avec les deux bombes atomiques mais la vérité a rapidement été dévoilée : l’arme a tué des milliers de personnes et les radiations ont provoqué des blessures atroces ou de très nombreux cancers. La fiction s’est aussi adaptée et le ton s’est durci : cela commence avec Captain Marvel qui apprend qu’une ville a été détruite. Marvel obtient les droits de La Planète des Singes et multiplie les titres sur ce récit de fin du monde. Cet univers fera des petits d’abord chez Atlas Comics avec une histoire où des astronautes reviennent sur une terre qui a bien changé et qui est infestée par des vampires. Si ce ne sont pas les Vampires, ce sont les dinosaures qui reviennent à la vie dans Doomsday +1. Quelques années plus tard, Days of future part bouleverse les X-Men puisque les Sentinels massacrent les mutants ou les enferment dans des camps de la mort. Il faudra remonter le temps pour essayer d’empêcher cette extermination. Une grosse partie du monde de Judge Dredd est totalement inhabitable et de nombreux territoires sont rayés de la carte. Bientôt arrivera une vague de zombies qui va détruire le monde.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour notre plus grande joie, Comic Box revient avec ce numéro deux. Et comme le premier tome (et toutes anciennes revues du même nom), le contenu est dantesque. Des interviews à la pelle : Devin Grayson, Frank Miller, Matthew Rosenberg; des analyses littéraires d’œuvre comme Low de Rick Remender; des mises au point sur des personnages ou des séries au long cours; des rétrospectives émouvantes du regretté Carlos Pacheco et un hommage à John Romita Senior. Toujours abondamment illustrée et superbement rédigée, la revue balaie le thème des mondes détruits avec une grande exhaustivité. Bien sûr, le volume consacré à la fin du monde ne pouvait passer sous silence le personnage d’Apocalypse mais beaucoup d’autres séries sont abordées, des Tortues Ninja à Walking Dead. On parle même de réparation d’objets à collectionner ou de jeux vidéos ! Un grand oublié toutefois dans ce relevé titanesque : la période Batman Métal chez DC. Un oubli volontaire pour éviter de s’arracher les cheveux en tentant d’expliquer le projet de Scott Snyder ? Toujours est-il que Xavier Fournier est vraiment le Monsieur histoire des comics et dans ses articles, il dresse un tableau ultra détaillé et pourtant complexe de l’évolution du comics et de ses différentes versions au fil du temps. Si le propos est parfois érudit et pointu (un peu ennuyeux aussi à l’image de certains comics qui tentent désespérément de faire un fil conducteur artificiel entre chaque série), le travail de restitution n’en reste pas moins admirable et remarquable. Tout n’est pas passionnant à suivre dans ces recherches quasi universitaires et c’est souvent plus dans l’interprétation poussée que dans le relevé historique qu’on prend plaisir à lire les pages de la revue. Les meilleurs moments sont donc à chercher du côté d’analyses plus rock and roll notamment l'assimilation osée entre Robert Kirkman et l’écrivain antique Homère ou encore un parallèle fort et puissant sur le projet d’écriture de Geff Johns sur The Unamed et un drame familial. On a également le droit à une analyse graphique folle où Andrea Sorrentino est tiraillé dans son art entre le Mac Beth nihiliste de William Shakespeare et la nécessité de l’existence de la pensée philosophique de Parménide d’Élée. Magnifique aussi dans son visuel, cette revue est vraiment la Bible indispensable à tout fan de comics : qu’il y ait un jour une apocalypse ou non.