L'histoire :
Dans une banlieue typique des Etats-Unis, la petite musique du marchand de glace retentit. Habituellement cette musique amène son lot de joie, gourmandises et autres réjouissances estivales. Mais ici, la petite mélodie est annonciatrice de malheurs, mort et autres afflictions. Pour autant, le marchand de glaces n’est pas le héros de ces histoires mais bien le lien entre celles-ci. Que ce soit l’histoire d’un petit garçon ayant découvert une araignée hautement mortelle ou un couple de drogués cherchant une dernière dose ou encore un chanteur ringard cherchant l’inspiration, tous vont croiser ce marchand de glaces, les poussant vers une issue fatale. En parallèle, l’inspectrice chevronnée Jialeou Hwan enquête sur ces morts mystérieuses. Mais bien aguerri celui ou celle qui parviendra à arrêter ce croque-mitaine des temps modernes, à moins que n’y parvienne ce mystérieux Caleb, cow-boy vêtu de noir et qui semble terrifier notre anti-héros.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir ruiné la carrière des clowns, les auteurs du genre horrifique ont pris pour cible les vendeurs de glaces ambulants. On ne peut pas lire Ice Cream Man, sans penser au maitre de l’horreur japonais Junji Ito et son histoire Ice Cream Bus mettant en scène un vendeur de glaces et des enfants si accro à la gelato qu’ils se transforment eux-mêmes en Milk Shake ! Seulement tout le monde n’est pas aussi doué que Ito quand il s’agit de faire frissonner et W. Maxwell Prince ne parvient pas à déclencher ne serait-ce qu’une levée de poil. Les différentes histoires qui composent cette anthologie sont confuses, inégales, les personnages récurrents comme l’inspectrice Jialeou Hwan sont aussi peu attachants qu’originaux et surtout la figure de Boogeyman est à peine exploitée. Dans une histoire, celui-ci se transforme en loup garou, dans une autre en dealer de glaces hallucinogènes quand il est carrément absent d’un autre épisode entier sans qu’on s’en émeuve. La promesse de détourner un personnage innocent lié à l’enfance pour plonger dans le conte horrifique est très vite abandonnée pour enchainer des histoires plus proches des Contes de la crypte que de Ça. On ne peut même pas se consoler des dessins de Martin Morazzo qui rappellent de loin le style de Dave Gibbons (Preacher, Punisher) mais qui n’en ont pas l’exigence. Le comics se termine avec l’apparition mystérieuse de Caleb, un cow-boy qui semble en savoir long sur le marchand de glaces nous promettant plus d’informations sur ce dernier dans les prochains tomes mais encore faudrait-il avoir envie de continuer la lecture. Dommage pour les éditions Huginn et Munnin qui font habituellement des choix audacieux mais qui ici, n’ont pas choisi le bon parfum !