L'histoire :
Perchée sur sa bicyclette, la jeune Victoria McQueen passe sur le vieux pont qui jouxte sa maison. Elle se découvre une drôle de capacité, celle de retrouver les personnes et les objets disparus. Seulement, est-ce un don ou une malédiction ? Pendant ce temps là, Charles Manx, qui lui aussi possède un don particulier, écume les routes au volant de sa Rolls-Royce immatriculée Nosfera2 et enlève des enfants pour les conduire à Christmasland, un étonnant parc d'attractions où Noël est éternel, mais à quel prix ? Bien évidemment, les chemins empruntés par la bicyclette de Victoria et la voiture de Charles , à l'image de leurs vies respectives, vont finir par de nouveau se croiser.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nosfera2 est le troisième roman de Joe Hill (après Le Costume du mort en 2008 et Cornes en 2011) et son quatrième livre (après Fantômes, son recueil de nouvelles publié en 2010). Ce sont les éditions J-C Lattès qui se sont chargés de la première publication de ce nouvel ouvrage avant que J'ai lu le ressorte. A noter que le roman a été renommé lors de sa traversée de l'océan, le nom original du livre était NOS-4R2. A noter la présence sur quelques illustrations de Gabriel Rodriguez, le dessinateur avec qui Joe Hill œuvre sur Locke & Key. Nosfera2 bénéficie d'un traducteur quatre étoiles en la personne du romancier Antoine Chainas. Avec autant de points positifs, que penser de Nosfera2 ? Comme l'explique lui-même le romancier dans ses remerciements, Nosfera2 est une histoire sur l'enfance, l'émerveillement et le deuil. Depuis la publication de son premier roman, Joe Hill est parti du même postulat de départ. Que ce soit dans ses BD ou ses autres romans, il confronte ses personnages à l'arrivée d'une étincelle de surnaturel dans leur quotidien. Il les place dans un cadre rassurant qu'ils pensent bien connaître, leur fait ouvrir une porte menant vers quelque chose d'inhabituel et fait en sorte qu'ils n'aient aucun doute sur la réalité de ce dont ils sont témoins. Mais son talent se révèle quand il parvient à faire ressentir la même chose à ses lecteurs. En quelques pages, cette étincelle nous apparaît également en tournant les premières pages d'un de ses livres et nous habite encore très longtemps après avoir tourné la dernière. Le personnage de Victoria incarne à elle seule ces gamins que Joe Hill place dans la majeure partie de ses récits : confrontés dans leur enfance à la magie et à l'incroyable, ils oublient ou s'inventent des maux pour éluder, une fois devenus adultes. Toujours la même métaphore sur le passage à l'âge adulte, sur ce que l'on abandonne et laisse derrière soit en grandissant, clé de voûte de l'univers du romancier. Roman après roman, Joe Hill démontre son incroyable capacité à nous amener à rouvrir la porte qui nous sépare de l'enfant que nous étions. Il prouve, si besoin est, l'incroyable talent qui l'habite et qui fait ou fera de lui un écrivain encore bien plus doué que son père, Stephen King, ne l'est déjà. A signaler que l'éditeur américain IDW a débuté une série de comics intitulée Wraith, servant de prologue au roman et écrit par Joe Hill lui-même.