L'histoire :
Il était une fois une jeune fille prénommée Dawa, qui avait perdu sa famille, ses parents, très tôt, à cause d'une maladie. Ce drame lui avait créé un énorme vide dans le cœur. Mais elle n'a pas oublié l'histoire que lui a jadis raconté sa maman. Celle-ci lui avait raconté ce récit un jour de fièvre, comme si sa propre fille était malade. C'est l'histoire d'un garçon qui passe son temps, pour s'amuser, à crier au loup. Il hurle sans cesse que des loups envahissent le village. Et jour après jour, le garçon s'enlise dans son mensonge. Jusqu'au jour où il crie au loup une nouvelle fois... cette fois-ci pour de vrai. Mais hélas, aucun villageois ne le croit. La mère de Dawa lui a simplement demandé une chose avant de pousser son dernier souffle. Elle lui a fait promettre de ne pas crier au loup. Et Dawa lui a promis. Pourtant, ce jour-là, elle n'est pas sûre de pouvoir tenir sa promesse. Dans la forêt, elle a en effet trouvé une touffe de poils. La touffe entre les doigts, elle réfléchit... Que doit-elle faire ? Elle décide d'aller frapper à la porte des grands sages du village. Si un danger menace, elle doit prévenir. Elle les rencontre et leur expose sa théorie. Les sages lui rétorquent qu'il ne faut pas s'inquiéter pour un peu de fourrure. Et puis en plus, ces poils peuvent provenir de n'importe quel animal. Sa mère ne lui a t-elle donc jamais appris à ne pas crier au loup ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage édité par Kinaye est une véritable claque, à la fois visuelle et scénaristique. Pourtant, l'album est court : seulement une quarantaine de pages. Ariel Ries n'a pas besoin de plus de place pour nous proposer un récit hypnotique et percutant. Dawa, une jeune fille orpheline, trouve un jour une petite touffe de fourrure en forêt. Elle pense tout de suite à un loup, donc à un danger potentiel. Même si elle n'oublie pas la légende que lui racontait sa mère sur le garçon qui criait au loup, elle décide d'en parler. Mais alors, rentre-t-elle, elle aussi, dans le jeu du mensonge ? Va-t-elle subir le même sort que ce garçon ? L'album réinterprète le mythe d'Esope, L'enfant qui criait au loup, avec un personnage féminin, et une grande modernité. Déjà, la couverture est impactante : elle intrigue, elle fascine, elle terrifie aussi. Les personnages, les couleurs, quelque chose nous pousse à en savoir plus. A l'intérieur, les illustrations sont en noir et blanc, ou dans un jeu très contrasté de rouge, noir et blanc. Ariel Ries se sert de la couleur pour sa narration, comme d'un protagoniste à part entière. Il y est question de mensonge et de vérité, de soutien de sa communauté, de légendes aussi. L'histoire est exposée, suggérée, elle n'est pas toujours limpide. Et pourtant, les pièces du puzzle s'assemblent au fur et à mesure. Prenez le temps de découvrir cet album.