L'histoire :
L'île. Mer de Chine orientale, à un kilomètre et demi des côtes de Kyushu. Trente et un ans après le grand vent. La mère de Kenishi l'interpelle. Elle considère qu'il n'est pas prêt à succéder à son père. Son fils est courroucé car il lui fait remarquer qu'il passe sa vie à s'entraîner. Sa mère lui adresse alors un doux sourire car deux serviteurs amènent l'armure de Samouraï qui a fait la gloire de son défunt époux. Kenichi change de ton et baisse la tête. Il rougit et pense ne pas en être digne. Sa mère le rassure, il a fait ce qu'il fallait pour le mériter et désormais, l'attendent les épreuves pour faire de lui un guerrier et un représentant de son peuple. Les habitant de l'île ont en effet la particularité de n'être sous l'autorité de personne d'autre que les représentants qu'ils choisissent. Le grand vent a causé la mort du dernier shogun et dans l’île, Japonais, Chinois, Coréens et Thaïlandais cohabitent pacifiquement. Alors Kenichi se prépare à affronter symboliquement Hana, une jeune fille aussi habile que courageuse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Greg Pak fait partie des scénaristes chouchoutés par Marvel, lui qui fut embauché sous l'aile de Joe Quesada. Et si, chez la Maison aux Idées, il fait partie des «10 Terrific», on ne peut pas pour autant dire que ce premier tome (sur deux prévus) de Ronin Island soit terrible, terrible. Le récit de ces deux enfants chargés de prendre la relève d'une population émancipée d'un Shogun a pourtant quelques atouts car il permettra aux plus jeunes de se familiariser avec les structures sociales du Japon médiéval, mais ces ingrédients qui fonctionnent bien sont mis à mal par l'adjonction d'une dose de fantastique vue et revue. Si bien qu'on peut difficilement s'empêcher de s'interroger : quelle mouche a piqué Greg Pak pour qu'il introduise une histoire de morts-vivants alors que le contexte social qu'il campe aurait suffi à rendre son récit intéressant ? A franchement parler, on se dit alors qu'il n'a pas voulu se casser la tête, c'est à dire, plus clairement, qu'il a balancé cette idée, histoire aussi de faire dans l'entertainement pour s'assurer que son histoire serait signée. C'est sans doute ce qui explique aussi que la série est publiée par Boom ! studios, des fois qu'un récit un peu plus réaliste et sociologique finisse au fond d'un carton, faute de place sur un marché dont l'auteur connaît les rouages par cœur. Dommage pour autant, quand on voit le potentiel et ce qu'il finit par en rester... Giannis Milonogiannis, quant à lui, propose des planches au découpage nerveux, qui renvoient souvent au rythme de l'animé. Ses décors amènent l'exotisme qui sied au contexte et son dessin bénéficie des couleurs réussies d'Irma Kniivila. Ronin Island, première partie, se lit sans déplaisir mais il a du mal à nous convaincre totalement. Peut-être que sa suite et fin inversera la tendance ?