L'histoire :
Alors qu'ils partagent un repas dans leur igloo, les derniers représentants de la race des Inuits, un peuple de géants, voient leur paisible existence basculer. Une bande d'hommes impitoyables attaque sans sommation, massacrant la colonie sans pitié. Une seule géante enceinte, proche de l'accouchement, parvient à s'échapper, emportant avec elle un appeau magique, au prix du sacrifice de sa famille. Fuyant à travers les étendues glacées, elle tombe dans une caverne et se retrouve nez à nez avec une créature colossale accompagnée de sa progéniture. Dans un combat acharné, elle réussit à vaincre le monstre, et à peine le combat terminé, elle donne naissance à son enfant. Ce répit est de courte durée car les assaillants, frustrés de ne pas avoir trouvé ce qu'ils cherchaient dans le village, se lancent à sa poursuite. Commence alors une traque implacable dans les terres gelées du Grand Nord. Cette mère courageuse devra puiser dans ses dernières forces, affrontant la nature sauvage et les hommes sans scrupules, pour protéger son nouveau-né à tout prix.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette BD nous plonge dans une odyssée poignante où une mère lutte désespérément pour protéger son nouveau-né, traquée par un humain prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire. Ce concept pose les bases d’un récit où la survie et l’instinct maternel prennent le pas sur tout. Malheureusement, si l’intention est là, la narration peine parfois à convaincre. L’auteur, qui souhaitait initialement réaliser une BD muette, n’est pas allé jusqu’au bout de cette ambition. Résultat, une œuvre qui hésite entre deux styles : d’un côté, des planches presque silencieuses où grognements et actions tentent de raconter l’histoire, de l’autre, une pleine page saturée de citations, un choix maladroit qui brise le rythme et l’immersion. Visuellement, le récit est porté par des dessins de qualité, qui savent poser l’atmosphère glaciale et hostile du Grand Nord tout en ne lésinant pas sur le gore. De plus, les monstres, rares mais marquants, bénéficient de designs particulièrement réussis. Seule la différence de taille entre les humains et les géants, pourtant centrale au récit, n’est pas toujours bien rendue. La protagoniste perd ainsi par moments de son aura colossale, ce qui atténue l’effet de contraste que l’on aurait pu espérer. Cela dit, cette imperfection la rend peut-être plus touchante.