L'histoire :
Décembre 1896, la France est ébranlée par une suite d'évènements aussi dramatiques qu'inexplicables. Un vent de révolution souffle sur le pays et des criminels nommés les Parias font la une des journaux. A vrai dire, les rues de Paris-La-Nouvelle sont à feu et à sang. Dans ce chaos général, deux individus tentent de s'enfuir. Ils ont emprunté un pont et assistent au spectacle effrayant qui a lieu une dizaine de mètres plus bas. Des insurgés hurlent et une bombe incendiaire est lancée. Les forces de l'ordre répliquent avec une violence inouïe. Les fuyards reprennent leur course : il s'agit d'un homme et d'une femme. Tout les distingue. Lui, c'est le pisse-copie, un journaliste élégamment vêtu, portant un chapeau haut de forme, le monocle et la fine moustache. Elle, c'est La Cagoule, qui désigne donc le bout de chiffon qui dissimule son visage. Tous deux sont résolus à résoudre une bien sanglante énigme : le long des quais de Seine, des prostituées disparaissent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que Parias s'implante avec son troisième volet (sur 4 prévus), Boris Bezelin et Tony Emeriau, avec la complicité de leur éditeur, Mickaël Géreaume, ont décidé d'enrichir la série d'un petit spin-off, sous la forme d'un fascicule de 48 pages. Et comme la couverture le suggère fortement, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il s'agit là d'un nouveau clin d’œil à l'univers de Mike Mignola. L'idée, c'est ici de proposer une enquête indépendante de la série principale. On peut la lire sans aucun problème si on n'a pas jusque-là suivi Parias. Mais l'autre idée, c'est de donner un peu plus d'ampleur à deux personnages particulièrement charismatiques de la série. C'est ainsi que La Cagoule et le pisse copie forment une association délicieuse. Comme chez Mignola, c'est un soupçn de folklore local qui fonde l'intrigue. Ici, ce sont les mythiques quais de Seine. Une fois le théâtre du spectacle planté, on le précise avec les égouts, antres rêvés pour que se développe le mystère. Une créature abominable, qu'on appelle alors Aberration, une rencontre incongrue et on se laisse porter avec grand plaisir par cet épisode indépendant. Avec un (presque) demi-format d'impression, Boris Beuzelin se plie à la contrainte pour organiser un découpage archi efficace de ses planches. L'affaire des disparus des quais de Seine est donc un vrai petit délice à la marge de la série Parias.