L'histoire :
Danny Wormwood commence sa journée en prenant un vent au réveil. Cela fait quatre ans qu'il vit avec une ravissante new-yorkaise, Maggie, mais ce matin, il va devoir se la mettre derrière l'oreille. C'est pas vraiment grave, même si son lapin doté de la parole se montre assez sarcastique. Après tout, quelle importance de ne pas tirer un petit coup quand on est l'antéchrist ? Danny est né à Londres, en 1975. D'un chacal et d'une femme. Le chacal, c'était la forme que Satan avait prise, en même temps qu'il prenait la pauvre prostituée qui s'est ouvert les veines après avoir accouché. Puis Danny a été élevé par une succession de parents adoptifs, tous morts les uns après les autres dans d'horribles circonstances. Jusqu'à ce qu'il capte ce qu'il se passait et se fasse la malle aux States. Là, il a choisi de vivre en se faisant plaisir, alors il a investi une partie de l'argent de ses héritages successifs dans une chaîne du câble. Il produit des séries et fait dans de nombreux genres, du comique au plus sombre. Ce matin, il reçoit Nick Puglio et Franck Hardi pour un brainstorming. Ces deux gars ont crée la série qui a lancé la chaîne et qui continue à cartonner : Mortel Noël. L'histoire d'un serial killer déguisé en Père Noël. Comme dit Danny, faut savoir faire dans l’intelligent !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Garth Ennis est un phénomène. Ce qu'on veut dire par là, c'est que c'est un scénariste phénoménal. S'il est l'homme de tous les outrages avec Crossed, il a maintes fois prouvé que ses provocations pouvaient être assorties de propos intelligents, comme dans le terrible War is Hell qu'on rapprochera des non moins terribles Histoires de guerre ou encore lorsqu'il déchaîne la violence du Punisher. Les éditions Komics Initiatives lui consacrent un nouvel inédit et inaugurent par la même occasion le premier volume d'une nouvelle collection, nommée Titan. Tirage limité à 1000 exemplaires, l'ouvrage est imposant, avec plus de 400 pages. Et si l'objet est beau, son contenu est jouissif. Les Chroniques de Wormwood datent de 2006 et 2007, après que l'Irlandais et Jacen Burrows aient signé le cinglant 303. Cette fois-ci, le récit s’inscrit bien au cœur de notre époque, Daniel Wormwood étant un producteur de télé, mais surtout l'ante-christ qui a décidé qu'on lui foute la paix avec l'Armageddon. Alors c'est bien simple : avec cette série, vous ne verrez plus rien comme avant des symboles de la religion. Ni le Pape (et certainement pas si un jour il est australien), ni Jésus et ses dreads, ni le Paradis, ni même les petits lapins ou encore les barmen grincheux... Avec des personnages plus tordants les uns que les autres, la romance s'incruste au milieu de ce grand délire car figurez-vous que cet ante-christ veut juste être un brave type ! En six chapitres, la série s’avère être de ces comics plus que costauds, parce qu'ils constituent en eux-seuls un vrai univers. A noter que le dessinateur américain est ensuite relayé par Rob Stein puis Oscar Jimenez, dont le boulot rappelle un peu parfois l'énorme Juan Jo Ryp. Voilà, on vous le prêche, Les Chroniques de Wormwood, c'est une vraie petite Bible !