L'histoire :
En 2004, Noah emménage avec son meilleur pote Pat, à Lakewood , banlieue de Denver, dans leur premier appartement à tous les deux. Ils sont skateurs depuis le collège, mais vont peu à peu s'éloigner l'un de l'autre. Noah délaisse en effet sa passion de jeunesse, pris par les petits boulots alimentaires et son désir de se lancer dans la peinture. Récemment, il a découvert, à la bibliothèque municipale qu'il fréquente, que celle-ci organisait des expositions d'artistes locaux. Cette opportunité va devenir son but ultime, même si ce challenge va lui coûter l'éloignement définitif d'avec ses copains.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que certains titres de Noah Van Sciver n'aient pas encore été proposé au lectorat français peut se comprendre, vu l'aspect très americano patrimonial de certains de ces premiers romans graphiques (The Hypo: The Melancholic Young Lincoln en 2012, One Dirty Tree en 2018...). On comprendra dès lors la logique de la structure de L'employé du moi, assez intelligente, de préférer la publication de petits comics autobiographiques, faisant suite dans l’esprit à la série bienvenue Fante Bukowski, qui abordait déjà de manière plus fictionnelle les affres d’un artiste maudit. Dans ce 52 pages noir et blanc broché, Noah Van Sciver fait encore mouche avec une vision juste de l'artiste en devenir, dont l'auto dérision rétrospective fait plaisir à lire. Combien d'apprenti dessinateurs se reconnaîtront dans ce portrait sans concession ? C'est en s'imprégnant de cette tendance, de ces ambiances, que l'on apprendra à apprécier au mieux l'auteur, et qui sait, que l'on méritera enfin un jour, bientôt, le reste de son œuvre, plus imposante, consacrée à de grandes figures de l'histoire.