L'histoire :
Sortant difficilement d'un étrange rêve, un jeune garçon visiblement blessé à la tête aperçoit son chat à proximité d'un trou énorme situé dans le mur, duquel sort un bruit étrange. Quelques instants après, une jeune femme sonne à l'interphone mais se fait visiblement rembarrée. Elle évoque avec ses deux amis qui l'ont accompagnée une photo au concept artistique particulier. La photographe, qui est aussi le modèle de ses photos, a l'air de trouver de l'inspiration dans un concert punk où un drôle de type portant un masque fait un discours. Un jeune garçon, dont le visage ressemble étrangement au masque porté par le type précédent, se réveille dans un drôle de monde où des lézards gigantesques lui offrent des vers avec de petites têtes en guise de nourriture...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'attente autour de la nouvelle série de Charles Burns, Toxic, a été énorme pour nombre lecteurs qui ont parcourus ses œuvres mythiques comme Black Hole. Quelques semaines après cette sortie marquante, un nouveau titre fait son apparition chez les libraires : Johnny 23. Présenté dans un format carré et cartonné souple, cet ouvrage a tout l'air d'un bootleg, un album pirate qui reprendrait l'album de Burns, illégalement. En réalité, il n'en est rien : c'est l'auteur lui-même qui est à l'origine de ce projet. Et pour cela, il a même démarché le petit éditeur marseillais Le Dernier Cri. Souhaitant proposer une version inédite de son récit, Burns a littéralement dynamité le découpage originale et l'histoire. Celle-ci n'est d'ailleurs pas la même. Cette relecture permet néanmoins d'entrevoir une nouvelle interprétation et peut-être d'éclaircir l'énigmatique Toxic. C'est en tout cas ce que les plus assidus y trouveront, car pour renforcer l'aspect opaque de Johnny 23, Burns a remplacé tous les dialogues par un alphabet inconnu. Les efforts de compréhension et de concentration sont donc de rigueur pour qui voudrait obtenir la substantifique moelle ce cet album où les dessins, entièrement en noir et blanc cette fois-ci, sont toujours aussi impressionnants. Présentant une vision alternative (et quelques cases inédites), Johnny 23 est à conseiller aux fans exclusifs de Burns. Ceux-ci devront se dépêcher car l'édition de cet album est contrite à 1700 exemplaires. En plus, seuls les 500 premiers auront droit à une sérigraphie couleur inédite de Burns. Enfin le titre n'est trouvable que chez des libraires avisés ou sur le site de l'éditeur. Pour amateurs avertis et éclairés, donc...