L'histoire :
Au moment où Jeff se fait plaquer par sa copine comme le dernier étron, un tremblement de terre d'une très grande magnitude déchire la côte écossaise, la repoussant à cent miles et provoquant des bouleversements météorologiques d'importance. La communauté scientifique est déconcertée, car cette zone a toujours été à l'abri de la tectonique des plaques. Il existe pourtant une raison, que les satellites américains ont mis à jour. Une jeune fille, Rosie, est à l'origine de ce phénomène incroyable. Alors qu'elle se baladait en pleines landes, elles s'est mise à dégager une énergie de couleur verte, dont la force est comparable à un engin nucléaire. Ni une ni deux, la CIA y dépêche un de ses meilleurs agents, Harry Hooks, qui est dépourvu de tout état d'âme. Pour lui, seul réussir sa mission compte : mettre la main sur cette fille et la confier aux labos, qui étudieront ses capacités cérébrales...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au début des années 90, Garth Ennis n'est pas encore la star internationale qu'il est entretemps devenu. Il fait ses armes au sein de la revue typically british 2000 AD et c'est à cette époque qu'il rencontre Phil Winslade, venu le démarcher personnellement pour lui montrer son travail. Quelques mois plus tard, les voici complices d'une histoire totalement délirante, avec ce Goddess. La trame est archi-classique dans ce premier volume. On fait connaissance avec Rosie, qui est la première à ne pas comprendre l'immense pouvoir psy qu'elle détient. Et très vite, on retrouve la patte Ennis : de l'extravagance, du mauvais goût qui marque son humour, au moins une page sur deux, avec des têtes arrachées ou même qui éclatent ! Des brutes épaisses doublées de salauds sans nom et du rythme, beaucoup de rythme. Alors il y a deux écoles de lecteurs : ceux qui marchent, et ceux qui grincent des dents. Appartenir à la première catégorie, c'est forcément se reposer constamment cette question au centre de la polémique qui nourrit l’œuvre de l'Irlandais : à part lui, qui peut écrire de telles histoires ?... On vous laisse méditer, le temps de souligner le travail très fin de Phil Winslade, à l'aise en toutes circonstances : des décors urbains aux landes écossaises, des zoos jusqu’à la stratosphère, on se régale de chacune de ses planches. Bref, un bon délire et un indispensable pour les fans d'Ennis. Choisis ton camp camarade !