L'histoire :
1944, plages de Normandie. Alors que les Alliés se préparent à remporter la victoire, les forces américaines sont soudain balayées par les nouveaux alliés des Nazis, des Dieux Nordiques, renversant ainsi le cours de l'histoire.
1966 : une génération plus tard, la guerre fait encore rage. Afin de libérer l'Europe du joug des Nazis et des Ases, les Américains, aidés depuis quelques années par le Dieu Loki, qui a déserté son camp pour d'obscures raisons, envoient le Capitaine Chris Turing et ses hommes en mission suicide pour détruire l'antre des Dieux Asgaards. Emprisonné par Thor, fils d'Odin, Chris découvre alors l'effroyable horreur qui se cache derrière les camps de concentration. Investi d'un pouvoir quasi-divin par Loki, il comprend alors que sa réelle mission est de feindre l'alliance avec Thor tout en continuant à renseigner les Américains. Mais pourquoi Thor montre-t-il un si grand intérêt pour le frêle caporal Joseph Kasting, météorologue? Quels ennemis craint-il ? Quel but non-avoué Loki cherche-t-il à atteindre en aidant les hommes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que les media relatent la commémoration du 60e anniversaire du Débarquement en diffusant reportages documentés et témoignages poignants, les Humano prennent le contre-pied en nous offrant la vision uchronique de David Brin, de nature à provoquer des remous dans les milieux bien pensants. Si les historiens reconnaissent aux Nazis une attirance particulière pour l'astrologie et l'occulte, si Spielberg a dépeint leur acharnement à se procurer le Saint Graal ou les tables des dix commandements dans Indiana Jones, Brin va encore plus loin et émet l'hypothèse que les Nazis se livraient à la Nécromancie. Cette science occulte leur aurait permis de faire appel à des forces supérieures en sacrifiant des hommes. Brin développe brillamment cette hypothèse, même si on peut lui reprocher de donner à l'horreur des camps de concentration, certes pas une justification, mais du moins une motivation pour les Nazis. Dans sa forme, le traitement du sujet peut paraître un peu lourd en raison d'une surenchère de textes en surimpression, dans une première partie, un peu ardue. Mais ce sentiment disparaît une fois la mise en place effectuée. On s’accorde alors plus de temps sur les magnifiques peintures de Scott Hampton (qui ne sont pas sans rappeler Jae Lee sur la mini-série Les Inhumains). Ses planches aux couleurs soignées sont magnifiques et font de chaque scène un véritable chef-d'oeuvre. Un vrai régal de bande dessinée intelligente, qui fait réfléchir et séduit l'oeil.