L'histoire :
Un soir d’hiver pluvieux, dans une sordide chambre d’hôtel du Los Angeles des années 30, une femme fatale d’une beauté démoniaque retourne le cerveau d’un pauvre bougre. Afin qu’il prouve son amour, elle exige de lui qu’il fasse une « toute petite chose »… et lui tend un hachoir de boucher. Le bougre s’exécute. Pendant ce temps, le détective Frank Harding est en train de se battre sur le toit d’un building, conte un démon cornu, Flynnt. Les coups sont violents, mais Harding se méfie surtout de la queue de Flynnt, dont l’embout fourchu fuse et pourrait s’avérer fatal. Le démon est puissant, mais Harding a de la ressource. Il lui découpe une corne à coups de flingue et lui brise la queue sur son tibia, comme on casse une branche. Il récupère ensuite sur lui les photos qu’il a prise de sa cliente (actrice) à son insu, tandis qu’elle était en charmante et illégitime compagnie. Puis Harding rentre se faire soigner par sa compagne Nahla. Une petite incantation et tous les bobos disparaissent. Il n’a pas le temps de se servir un whisky, qu’un coup de fil de son vieux copain Irv le remet en marche. Cette fois Harding est sombre. Il se rend à l’hôpital psychiatrique de la ville, où il est arrivé un truc incompréhensible à leur pote Georgie, qui se retrouve amputé des 4 membres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hard Bargain se traduit en français par « négociation difficile ». Quand on sait que notre héros détective doit traiter avec des démons violents et des ectoplasmes roublards, on comprend mieux le titre. A en croire son trench-coat et son chapeau Fedora, ce dur à cuire est un alter ego de Dick Tracy… mais dans un contexte franchement satanique, quelque peu « gratuit ». Les années 30 américaines sont pleines de démons, de magie noire, ne vous posez pas trop de questions, c’est comme ça. Et v’là-t-y pas que l’un d’eux s’en prend à ses vieux copains d’enfance, de manière particulièrement cruelle : il oblige le premier à se couper 3 membres… et se bouffer le dernier ; et l’autre à se desquamer tout le corps. Hou. C’est moche. Forcément, notre héros enquête, comprend ce qui se passe et tente de régler ça à coup d’incantations et de mandales. Oui, parce que malgré leurs méga pouvoirs, les démons aiment quand même bien la castagne façon Dragon Ball, du genre à effriter les murs en béton quand ils valdinguent dedans. Les 6 chapitres correspondant au rythme de la parution périodique comics (la série parait sans doute de concert outre Atlantique) s’accompagnent de répliques de série B assez poilants, dignes de Chuck Norris. Le dessin réaliste et fin, maxi encré et méga ambiancé, de Leno Carvalho est comme toujours somptueux et archi dynamique. Qu’elles soient démoniaques ou sexy (ou les deux), ses créatures sont impressionnantes, à se damner.