L'histoire :
Au début des grandes vacances d’été, Nissy et son petit frère Gowan quittent leur appartement londonien d’Highgate, pour rejoindre leur maison de vacances à Yeavering Bell, dans le Northumberland. Pour toute compagnie, leur mère rabat-joie et… la cambrousse, particulièrement désertique et sauvage aux alentours. Adolescente, Nissy est totalement déprimée à l’idée de devoir passer deux mois dans cet endroit paumé. Heureusement, Nissy a son casque de musique vissé aux oreilles et son smartphone qui lui permet de textoter avec ses copines. Au premier jour dans cette antique bicoque héritée de la grand-mère, Nissy et son frangin vont faire quelques courses à l’épicerie du patelin le plus proche. Nissy en profite pour essayer de faire flipper son frère avec des histoires de sorcellerie… Mais Gowan est finalement plus intéressé à l’idée de jouer au foot avec les gamins du village. Nissy reprend donc seule le chemin du retour à pieds. Soudain une voiture de sport s’arrête à sa hauteur et l’homme d’âge mûr qui la conduit lui propose de la déposer… Nissy accepte et fait connaissance avec Reggie, dont elle tombera amoureuse dans les jours qui suivent. Nissy s’isolera dès qu’elle le peut sur une branche d’arbre à l’écart, pour fumer des clopes en cachette, textoter et fantasmer sur Reggie. Mais quelques jours plus tard, l’insouciance estivale prend une toute autre tournure. En effet, en allant récupérer son ballon de foot, Gowan escalade un tumulus et découvre le cadavre d’une femme dénudée et égorgée sur une pierre plate. Sans doute les restes d’un rituel satanique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les quatre fascicules ici réunis au sein de la collection H1 (comics) des Humanos, nous viennent d’outre-Manche et offrent une histoire complète d’épouvante qui respecte tous les archétypes du thriller de sorcellerie. L’héroïne a 15 ans, soit l’âge où l’irrépressible désir d’autonomie s’accompagne de la découverte de ses capacités de séduction. Et elle est forcément l’héritière – qui s’ignore – d’une lignée de sorcières. Manque de bol, elle se retrouve quasi isolée face à ses pulsions, dans une contrée particulièrement propice à la mythologie druidique. Et supra manque de bol, v'là t-y pas que des meurtres horribles perpétrés à la serpe, façon rites sataniques sur des dolmens situés en haut de tumulus, endeuillent ce coin austère de la lande britannique. Le scénario d’Helen Mullane relie tous ces poncifs pour en retirer une intrigue tout de même fort convenablement rythmée, quoiqu’un peu téléphonée. Le dessin encré de Dom Reardon s’étiole quant à lui au fil des fascicules : bien plus abouti sur les deux premiers « chapitres », il se montre plus minimaliste à partir du 3ème volet. Le découpage impeccable et la mise en scène demeurent néanmoins efficients, pour aboutir à une lecture tout à fait divertissante, pour qui apprécie le registre.