L'histoire :
Cela se passe demain, ou après-demain… Comme une réaction épidermique de la nature aux bouleversements climatiques causés par l’Homme, quelques êtres humains se mettent à acquérir subitement des super pouvoirs variés. L’institution gouvernementale secrète Omni se charge de déceler, regrouper et organiser tous ces « ignited », avant que leurs pouvoirs ne partent en vrille ou ne soient utilisés à des fins néfastes. L’une des principales animatrices de cette cellule est Cecelia Cobbina, ancienne médecin, qui a soudainement été affublée d’une forme d’intelligence totale. C’est-à-dire que son cerveau est capable d’analyser simultanément 9 systèmes de pensée (logico-mathématique, linguistico-verbal, naturaliste, corporel-kinesthésique, spatialo-visuel, existentiel, interpersonnel, rythmico-musical, introspectif), pour tirer le meilleur profit de chaque situation. Après avoir identifié un jeune homme qui peut rendre les choses immatérielles, une jeune femme pyrokinésiste, et une autre qui confère des pouvoirs variables alentour, Cecelia se rend dans le désert de l’Arizona, où une communauté de femmes vient d’acquérir un même pouvoir commun : celui de générer de l’eau (potable) à partir de leurs corps ! Le plus difficile reste de les convaincre qu’Omni n’est pas un ennemi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier recueil des 4 premiers fascicules comics parus aux USA, ce second tome d’Omni regroupe pas moins de 6 épisodes (les fascicules #5 à #10). On y retrouve notre femme médecin ultra intelligente, qui fait un tourist-tour des super-pouvoirs auto-générés chez des quidams, un peu partout sur la planète (heu… uniquement aux USA, en réalité). L’objectif : réunir et organiser ces compétences que la mère-nature-providence nous fournit gracieusement, afin de lutter contre le réchauffement climatique. Le concept est plutôt sympatoche, mais encore une fois, il reste à la surface, privilégiant l’action, les explosions, les semi-complots, les non-dits incompréhensibles. Au final, comme une collection, il empile grosso-modo un nouveau pouvoir par épisode. Cette fois, des femmes qui génèrent de l’eau, un homme ambigüe qui a une autre forme d’intelligence, un israélien qui se trompe de guerre mais qui génère des explosions… Un complot de méchants fachos venus du Front Patriotique Européen (ha ! l’Europe ennemie !?) perturbe le propos initial. On ne voit vraiment trop comment tout cela va freiner le réchauffement climatique. Mais le gros souci de cette série vient majoritairement de la narration, décousue et peu impliquante. On peine aussi tout du long à déceler la psychologie des personnages et à trouver de la limpidité dans des dialogues, souvent décorrélés de l’action. Côté dessin, c’est tout aussi inégal. Les premières pages du 5ème fascicule dévoilent un dessin et un découpage atrocement réalisés à la va-vite (réalisé par Giovanni Valleta). Formes esquissées, épaisseurs de traits incohérentes, dégradés en guise de décors, rythmique narrative bancale… La p.13 (à la station-service) est un condensé d’horreurs. Ça sent le bouclage en baclage (délais de rendu serrés ?). C’est d’autant plus dommage que sur les quatre derniers fascicules, le dessin réaliste d’Enid Balam se montre autrement plus abouti et agréable. En transition, le fascicule #6 par Cris Bolson relève lui aussi le niveau. Bref, sur un concept pourtant excitant, Omni est plutôt décevant.